mardi 10 mai 2011

Mali, Sénégal -Transrail SA : Nouveau train de mesures à Transrail SA

(Les Afriques 10/05/2011)

Dans le nouveau schéma, le Sénégal et le Mali prendront en charge les infrastructures. L’exploitation sera gérée par un privé contrairement à l’actuel dispositif qui engage le concessionnaire à prendre en charge les investissements des infrastructures et l’exploitation.
Après le plan décennal de relance de 177 milliards CFA approuvé par les bailleurs de fonds, Transrail SA, exploitant de l’axe ferroviaire Dakar-Bamako, s’apprête à adopter un nouveau schéma institutionnel avec à la clé la création d’une nouvelle société de patrimoine binationale entre les deux Etats-parties, à savoir le Sénégal et le Mali.
Outre la mise en place de la nouvelle société de patrimoine binationale, il a été retenu aussi la création d’une société d’exploitation. Dans le nouveau schéma, les deux Etats prendront en charge les infrastructures et l’exploitation sera gérée par un privé contrairement à l’actuel dispositif qui engage le concessionnaire à prendre en charge les investissements des infrastructures et l’exploitation.
Une goutte d’eau dans la mer
Les différentes réunions se sont tenues à Bamako il y’a quelques jours en présence du ministre sénégalais des Transports Terrestres et Ferroviaires, du Ministre malien de l’Equipement et des Transports ,des Bailleurs de fonds et des ministres chargés des Finances et du Budget en vue de redynamiser le chemin de fer Dakar-Bamako. Séance tenante, le ministère malien des finances s’est engagé à dégager de son budget 2011 la somme de 900 millions CFA au profit de Transrail.SA au moment où le ministère sénégalais des transports terrestres a décidé de décaisser 300 millions CFA. Une goutte d’eau dans la mer dans la mesure où la société ferroviaire a besoin d’une manne financière de 8 milliards CFA d’extrême urgence.
A l’issue de cette réunion , il a été convenu de reporter jusqu’au mois de juillet prochain la date du jugement du tribunal de commerce de Bamako(sur le règlement préventif), initialement prévu le 6 mai 2011.Il s’agira aussi d’engager les deux Etats à s’acquitter de leurs dettes vis-à-vis de Transrail, de mobiliser les ressources financières pour la mise en œuvre du plan d’extrême urgence de 4 milliards de F Cfa, la banque mondiale étant disposée à examiner ce plan de concert avec les ministres des Finances des deux pays dans le cadre de l’appui budgétaire alloué aux Etats.
Un bol d’air frais pour Transrail
Les deux pays se sont donnés un délai maximum d’une semaine pour envoyer les lettres de confort à la BOAD afin de permettre de reprendre le décaissement du prêt alloué par cette banque. Ils ont aussi décidé de signer l’avenant à la convention douanière et fiscale pour faire éviter à l’entreprise la double imposition. Les deux ministres ont par ailleurs fait état de l’audience que le Président Abdoulaye Wade les a accordé avant l’importante réunion de Bamako et de la forte volonté des deux Etats pour la poursuite de l’activité ferroviaire étant donné son importance et son impact économique et social pour les deux pays. Mais même s’ils ont reconnu l’échec de la concession dû au schéma institutionnel adopté au départ et qui n’était pas le mieux adapté, ils ont salué les efforts de l’opérateur VECTURIS qui a repris l’activité ferroviaire sur l’axe Dakar-Bamako depuis 2007 et qui n’a pas « démérité » parce qu’ayant hérité d’une situation extrêmement difficile et qui malgré tout a réussi à maintenir cette activité ferroviaire. Les Etats ont ainsi félicité VECTURIS et n’ont pas manqué de lui réitérer leur confiance, même si selon eux le nouveau schéma institutionnel est en voie d’être opérationnalisé.
Par Mohamed Ndiaye, Dakar

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