(Les depeches de Brazzaville 31/05/2011)
Qui aurait dit, il y a dix ans, que Brazzaville serait un jour la capitale mondiale de l'écologie ? Évidemment personne puisque, en ce temps qui n'est pas si lointain, la ville commençait tout juste à panser les plaies ouvertes par les troubles de la décennie précédente, consacrait toute son énergie retrouvée à se réunifier et à se reconstruire, réapprenait à vivre après s'être autodétruite. Et pourtant, c'est bien à ce miracle que nous assistons puisque la planète entière se trouve aujourd'hui réunie ici même pour réfléchir collectivement à son destin.
Aux experts venus du monde entier qui arpentent nos rues et nos avenues entre deux débats, qui se promènent paisiblement le long du fleuve en admirant les monuments dont s'enorgueillit notre capitale, il n'est pas inutile de rappeler que si l'homme est souvent capable du pire, il l'est parfois aussi du meilleur. Ceci étant dit non pour retourner le fer dans la plaie en évoquant une fois de plus les évènements tragiques que notre peuple a vécus dans sa chair, mais pour démontrer qu'aucun problème n'est insoluble dès lors que ceux à qui incombe la responsabilité de lui trouver des solutions ne se voilent pas la face et acceptent, bien au contraire, de regarder la vérité en face. Ce dont témoigne Brazzaville avec éloquence, c'est précisément le fait qu'il n'y a pas d'obstacle que la volonté humaine ne puisse franchir, pas de montagne qu'elle ne puisse contourner lorsqu'elle décide de combattre l'instinct de destruction qui anime notre espèce. Et cet exemple, même si nous n'en avons pas vraiment conscience, a une dimension universelle qui doit être méditée.
Confronté aux menaces nées de sa propre imprévoyance, l'homme moderne doit, en effet, trouver rapidement les moyens de préserver la nature à qui il doit tout ; s'il veut assurer sa survie il lui faut combattre les dérives que son hyperactivité, sa soif inextinguible de progrès, son besoin de consommer toujours plus, ont généré dans le cours des dernières décennies. Et l'une des réponses à ce problème vital réside précisément dans la protection des bassins fluviaux et des massifs forestiers dont les principaux responsables se trouvent aujourd'hui réunis dans notre capitale.
Si l'on admet comme le firent avec un courage certain, il y a dix ans, ceux qui résolurent de faire renaître Brazzaville de ses cendres, si l'on admet donc que l'intelligence et la volonté peuvent résoudre tous les problèmes, alors effectivement le sommet qui vient de s'y ouvrir contribuera de façon décisive à combattre les maux du temps présent.
Les Dépêches de Brazzaville
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