(Afrique Avenir 25/05/2011)
Selon une étude menée par Carnegie Institution’s Department of Global Ecology de l’Université de Stanford, en Californie (USA) sur les effet du réchauffement climatique sur la biodiversité, les forêts tropicales devraient être en grande partie détruites à l'avenir si rien n'est fait pour les protéger. Ainsi, si des mesures ne sont pas prises aujourd'hui, l'étude montre qu'il ne restera plus que 30% des forêts tropicales en Afrique et un tiers seulement en Amérique latine d'ici à la fin du siècle.
Conscient de ce danger, le président de la République du Congo Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, a lancé en septembre 2010 l'idée d'un sommet mondial pour protéger la forêt tropicale. Le Congo Brazzaville a engagé depuis quelques années une politique active de protection de sa forêt. Les arbres sont en effet le meilleur rempart contre le réchauffement climatique.
Les écosystèmes tropicaux menacés d'extinction
Seulement 18 à 45% des espèces, végétales et animales, vivant actuellement dans les forêts tropicales survivront en 2100. L'étude s’appuie sur des paramètres clés comme la déforestation, l’exploitation des terres, ainsi que le changement climatique. En Afrique, la perte des forêts est estimée à quelque 70% si rien n'est entrepris.
Selon le président congolais, l'heure a sonné pour « changer d'horizon et de rythme dans la défense et la mise en valeur de la forêt tropicale ». Ainsi a-t-il lancé un appel pour que les trois grands bassins phares, Amazonie, Congo et Bornéo, « initient le mouvement » pour un sommet de la forêt tropicale. Ce message sera porté aux chefs d'Etat des régions respectives lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies.
" Je me suis toujours reconnu comme un fils de la forêt et à ce titre comptable de ce bien d'aucun d'entre nous n'est propriétaire mais nous sommes tous responsables vis-à-vis des générations futures ", a déclaré Denis Sassou Nguesso dans une tribune du Figaro. Son livre " L'Afrique : enjeu de la planète" aura inspiré et accompagné les batailles africaines au sommet de Copenhague.
Le Congo prépare sa politique nationale de formation forestière et environnementale
Les propos de Denis Sassou N'Guesso s'accordent donc avec une politique nationale de l'environnement concertée, notamment par le biais de rencontres multilatérales et d'un sommet international. L'objectif est de procéder à la finalisation et à la validation de la politique de formation forestière et environnementale.
Des activités convergentes seront mises en œuvre afin d'y parvenir: l'harmonisation des programmes d'enseignement; la spécialisation des institutions de formation dans les différents domaines du secteur; le renforcement des institutions de formation spécialisées et le développement d'une stratégie pour la formation continue dans la sous-région.
Les participants viendront de l'École des eaux et forêts de Mossendjo et de l'Institut de développement rural de l'université Marien Ngouabi. Ils entendent, d'une part, faire des propositions aux décideurs dans la façon de mener à bien la politique de formation forestière et, d'autre part, améliorer les programmes de formation en lien avec les exigences du marché de l'emploi et la conservation des forêts du bassin du Congo.
Le projet d'un sommet de la forêt tropicale est une initiative à soutenir
A la lecture de l'initiative du président de la République du Congo, des réactions ne se sont pas fait attendre. Pour le président d'Alternance Carbon, l'un des leaders mondiaux dans le carbone, le président Denis Sassou N'Guesso est allé plus loin que les attentes de la communauté internationale.
Alternance Carbone exhorte les leaders africains à mettre le carbone au centre des relations économiques internationales, car c'est une énergie révolutionnaire. Selon son président « A chaque fois que l'on protège la forêt pour tirer du carbone, on a un plan à la fois politique, social et économique, en un mot stratégique », a-t-il expliqué. L'étape suivante consiste à initier la création d'une bourse africaine de carbone, une sorte d'OPEP du carbone, et de parvenir à inscrire le carbone dans le droit africain.
Il est donc impératif de se rapprocher des idées innovantes comme celle du président Denis Sassou N'Guesso, et de la nécessité de lui apporter toutes les intelligences possibles dans le domaine de l'environnement, pour préserver la forêt et enrichir le continent africain, par la séquestration du carbone.
Article publié initialement en Septembre 2010
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