Voici trois ans jour pour jour que le leader congolais Jean-Pierre Bemba a été arrêté à Bruxelles. Accusé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses troupes en Centrafrique entre 2002 et 2003, l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC) réclame sa libération provisoire, alors que son procès vient tout juste de débuter. L'hypothèse d'une possible candidature du président du MLC aux prochaines élections présidentielles de novembre prochain semble s'éloigner.
Trois ans après son arrestation, le procès de Jean-Pierre Bemba peine à commencer. Débuter fin 2010 après de multiples reports, la première phase des auditions est loin de s'achever : sur 800 témoins, seuls 40 ont déjà été entendus.
Autant dire qu'il paraît improbable que le leader du principal parti d'opposition institutionnel de RD Congo puisse se présenter aux élections présidentielles de novembre 2011. On se souvient que Jean-Pierre Bemba était arrivé au second tour de la présidentielle de 2006, avant de s'incliner face à Joseph Kabila.
Depuis son arrestation, que de nombreux observateurs qualifient de "procès politique" pour laisser le champ libre au président Kabila, Jean-Pierre Bemba a toujours laissé entendre qu'il se présenterait coûte que coûte au prochain scrutin... même en prison à La Haye. Il y a quelques semaines, son propre parti volait en éclat après la "destitution" contestée du secrétaire général du MLC, François Muamba par Thomas Luhaka. Une "dispute" qui avait déjà pour sujet la participation de Jean-Pierre Bemba au prochain scrutin.
L'impossible candidature
Depuis quelques jours, l'avenir politique de Jean-Pierre Bemba semble s'être subitement refermé avec la future loi électorale en examen à l'Assemblée nationale congolaise. Selon cette loi, tout candidat doit joindre à sa déclaration de candidature une photocopie de sa carte d’électeur. Pour obtenir sa carte d'électeur, la candidat Bemba doit être "enrôlé" dans un centre d'inscription... en République démocratique du Congo. Du fond de sa cellule, il paraît donc impossible à Jean-Pierre Bemba de se conformer à la loi électorale.
Pour l'instant, les supporters du "chairman" font valoir la présomption d'innocence de Jean-Pierre Bemba pour justifier une hypothétique candidature du leader du MLC, Jean-Pierre Bemba n'étant pas condamné. Mais visiblement la nouvelle loi électorale congolaise vient de donner un ultime coup d'arrêt à la carrière politique du sénateur Bemba.
Christophe Rigaud
Photo : Ch. Rigaud (c) www.afrikarabia.com
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