(Les Afriques 26/05/2011)
Un projet de loi zimbabwéen qui obligerait toutes les sociétés à assurer une participation dans leur capital à hauteur de 51% par des autochtones est toujours d’actualité, même s’il divise le fragile gouvernement d’unité de ce pays.
Le Premier ministre Morgan Tsvangirai du MDC a critiqué le programme, le comparant au programme de nationalisation des terres qui a surtout profité aux hauts cadres du Zanu-PF.
Au cours de l’année 2010, le débat autour de ce projet de loi a aggravé les tensions entre les deux par-tis qui forment le gouvernement d’unité nationale du Zimbabwe : le Zanu-PF, le parti du président Robert Mugabe, et le MDC, celui du Premier ministre Morgan Tsvangirai. La relation entre ces deux partis n’a jamais été cordiale. Tandis que le Zanu-PF prend une ligne populiste qui a quasiment ruiné l’économie et a obligé des millions de Zimbabwéens à fuir leur pays à la recherche de travail, le MDC cherche à rassurer les investisseurs étrangers en épargnant le président pour ne pas aggraver le harcèlement dont souffrent ses membres (accusations de trahison, détentions et exils).
Modalités du transfert
Après plusieurs mois de hiatus, le pro-jet de loi a été voté en mars sous le nom de « Indigenisation and Economic Empowerment Act », et exige de toutes les entreprises à valeur de 500 000 $ ou plus de vendre 51% de leurs actions à des Zimbabwéens « indigènes » (c’est-à-dire noirs). Les sociétés visées ont 45 jours depuis la publication de la loi pour soumettre au gouvernement un plan expliquant les modalités du transfert de leur capital social. Le Premier ministre Morgan Tsvangirai, du MDC, a critiqué le programme, le comparant au programme de nationalisation des terres qui a surtout profité aux hauts cadres du Zanu-PF. Les grandes sociétés minières comme Anglo Platinum, Impala Platinum ou Aquarius Platinum sont en train de soumettre leurs plans d’indigénisation au gouvernement avec toutes les autres. La date limite pour ces soumissions est le 9 mai. Si le gouvernement devait payer le prix du marché pour ces actions, il aurait à débourser au moins un milliard de dollars. Les analystes soupçonnent que, dans le cas des minières, le gouvernement pourrait échanger des droits minéraux contre des participations.
François Conradie, Cape Town
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