(Le Monde 30/05/2011)
Le président sud-africain, Jacob Zuma, est arrivé lundi 30 mai en début d'après-midi à Tripoli, où il doit entamer une mission de bons offices auprès du colonel Mouammar Kadhafi. M. Zuma est arrivé peu après 14 heures à l'aéroport Maatiga et a été accueilli par le premier ministre, Baghdadi Mahmoudi. Le président Zuma doit rencontrer le colonel Kadhafi pour tenter de trouver un compromis entre le dirigeant libyen et la rébellion qui cherche depuis trois mois à le chasser du pouvoir.
L'Union africaine a proposé une "feuille de route" pour mettre fin au conflit, qui a été acceptée par le régime mais a été rejetée par le Conseil national de transition (CNT), l'organe de direction de la rébellion. La médiation de l'UA prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques. L'organisation pan-africaine a également appelé l'OTAN à cesser ses bombardements, bombardements que le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a condamnés dimanche.
LE DÉPART DE KADHAFI, CONDITON NÉCESSAIRE À LA NÉGOCIATION
Du côté de la rébellion, le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a réaffirmé ce week-end qu'"aucune négociation n'est possible avant [le] départ [de Kadhafi] et de son régime". Par ailleurs, les coffres des rebelles sont vides et l'aide de la communauté internationale est nécessaire, a plaidé dimanche le ministre du pétrole et des finances de la rébellion libyenne, Ali Tarhuni. "Je n'ai aucune ressource, nous sommes dans une situation critique, nos amis doivent se souvenir que nous sommes en guerre."
"Huit hauts gradés des brigades de Kadhafi, dont quatre généraux de brigade, se sont joints à la révolution", a déclaré Mahmoud Chammam, responsable de l'information au CNT. "Les huit militaires se trouvent actuellement à Rome et ils vont s'adresser aux journalistes au cours d'une conférence de presse prévue dans l'après-midi", a ajouté M. Chammam, joint au téléphone dans la capitale italienne. Il a indiqué, en réponse à une question, que les militaires dissidents avaient transité par la Tunisie, sans donner d'autres précisions.
L'OTAN ACCUSÉE DE BAVURE
Le régime libyen accuse l'OTAN d'avoir tué onze civils lors de bombardements menés à 150 km de Tripoli. "Des sites civils et militaires dans la région de Wadi Kaam, à Zliten, ont été la cible lundi de raids de l'agresseur colonialiste croisé", a rapporté l'agence officielle d'information JANA, qui ajoute que "onze martyrs sont tombés et un certain nombre de personnes ont été blessées". Si ces morts sont avérés, il s'agirait de l'une des plus grosses erreurs commises par la coalition internationale depuis le début de l'intervention sur mandat de l'ONU, le 19 mars dernier.
L'OTAN a quant à elle annoncé avoir détruit une vingtaine d'objectifs militaires lors des frappes menées dimanche, touchant notamment sept véhicules militaires et un lance-missile dans les environs de l'enclave rebelle de Misrata. "En deux mois seulement, nous avons réalisé des progrès significatifs. Nous avons sérieusement réduit la capacité de Kadhafi de tuer son propre peuple", s'est félicité lundi le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen. "Le règne de la terreur de Kadhafi touche à sa fin. Il est de plus en plus isolé chez lui et à l'étranger. Il est temps pour Kadhafi de s'en aller."
LEMONDE.FR avec AFP
30.05.11 © Copyright Le Monde
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