vendredi 27 mai 2011

Cameroun -Le principal parti d'opposition SDF dans un "dialogue démocratique" avec le pouvoir

(Xinhuanet 27/05/2011)

YAOUNDE -- A l'occasion jeudi du 21e anniversaire de sa création le 26 mai 1990 dans un climat de violences à Bamenda dans le Nord-ouest, ouvrant la voie à un retour au multipartisme, le principal parti d'opposition du Cameroun, le Social Democratic Front (SDF), a justifié ses contacts de plus en plus réguliers avec le pouvoir comme "un dialogue démocratique".
"Ça se fait un peu partout dans le monde. S'il y a des Camerounais qui ne veulent pas reconnaître qu'après 21 ans, les deux partis, c'est-à-dire le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, au pouvoir, ndlr) et le SDF peuvent dialoguer sur certains problèmes comme Elecam (organe de gestion des élections), ils ne parlent pas de l'unité du Cameroun", a souligné à Xinhua le vice-président régional du parti pour le Centre, Ibrahim Aladji.
Depuis début décembre dernier, lors des festivités du cinquantenaire des forces armées nationales à Bamenda, principale ville du Nord-ouest, les rencontres entre le président camerounais Paul Biya et son principal opposant Ni John Fru Ndi sont devenues courantes. En témoigne, la présence du "Chairman" au défilé civil et militaire puis à la réception au palais présidentiel de Yaoundé à l'occasion de la fête nationale le 20 mai.
"Après 21 ans de démocratie au Cameroun, ce n'est que maintenant que le parti au pouvoir reçoit le leader de l'opposition", a remarqué M. Aladji. Aux yeux des observateurs, ces contacts ont pour avantage de décrisper le climat politique à l'approche de la prochaine élection présidentielle attendue en octobre.
Mais en dépit de cette évolution politique, le SDF déclare "intactes" ses positions selon lesquelles "avec Elecam, il n'y aura pas d'élection au Cameroun" . Malgré les gages de crédibilité présentés ces derniers temps par le pouvoir, avec notamment la révision de la loi pour porter de 12 à 18 les membres du conseil électoral, la formation de Fru Ndi doute de l'indépendance et l'impartialité de cette structure, soupçonnée d'autre aux mains des autorités du pays.

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