(Les Afriques 30/05/2011)
La banque camerounaise a réussi à détrôner les multinationales dans le segment de l’octroi de crédits et conforte sa position sur l’échiquier national en termes de dépôts pour un total bilan qui la classe comme la troisième banque du pays.
Alamine Ousmane Mey : « Nous sommes passés à la première position en matière de financement de l’économie, puisque nous totalisions au 31 décembre 2010 335 milliards de francs CFA de financement. »
Le groupe financier camerounais Afriland First Bank connaît un niveau de croissance encourageant, d’après des chiffres rendus publics il y a quelques jours lors d’une assemblée générale. L’institution financière, qui occupe le troisième rang au Cameroun en termes de dépôts, a connu une forte progression dans l’octroi de crédits, dépassant même les leaders dans ce segment, en l’occurrence les filiales locales de deux multinationales françaises. Pour l’année 2010, Afriland First Bank a octroyé 335 milliards de francs CFA de crédits, devançant la Banque Internationale du Cameroun pour l’Epargne et le Crédit (BICEC), qui se classe à la seconde place avec 306 milliards de francs CFA, et la Société Générale des Banques du Cameroun (SGBC) qui a réalisé un chiffre de 279 milliards de francs CFA.
Dans un environnement économique marqué par une frilosité des banques, Afriland First Bank affirme son leadership dans la réalisation des projets d’investissement, cette banque ayant été, ces dernières années, à la tête de la syndication de banques qui apportent leur appui pour le financement des projets structurants.
Dans un environnement économique marqué par une frilosité des banques, Afriland First Bank affirme son leadership dans la réalisation des projets d’investissement.
Cette percée de la banque camerounaise, d’après ses dirigeants, repose sur deux principales raisons. D’abord le renforcement des fonds propres qui se traduit par l’augmentation constante du capital de manière répétée depuis trois ans, ce qui a favorisé la signature, l’année dernière, de conventions de refinancement avec des partenaires, à l’instar de la Société financière allemande pour le développement, pour une enveloppe de 6,5 milliards de francs CFA. Ensuite, Afriland First Bank accorde plus de crédits, parce que ses dépôts ont augmenté de façon continue depuis quelques années, pour se situer à 458 milliards de francs CFA au 31 décembre 2010. En termes de dépôts, l’institution bancaire devance la SGBC, qui se situe à 398 milliards de francs CFA, et pointe derrière la BICEC qui caracole en tête des dépôts avec 468 milliards de francs CFA. « Nous sommes passés à la première position en matière de financement de l’économie, puisque nous totalisions au 31 décembre 2010 335 milliards de francs CFA de financement. Nous mettons un point d’honneur à accompagner les PME, à travers des financements spécifiques de court et moyen termes, ou en les appuyant en matière », a indiqué le directeur général Alamine Ousmane Mey.
Financement des PME
Au niveau du total bilan, la banque est passée à 504 milliards de francs CFA, ce qui lui permet de se situer à un niveau suffisamment important, traduisant ainsi son énorme expansion. La spécificité de cet établissement de crédit est qu’il consacre 60% de ses concours financiers au financement des PME, celles-ci étant présentées comme le principal moteur de la croissance économique. Hormis le financement des PME, qui constitue l’une des spécificités de cet établissement financier, Afriland est également partie prenante pour le financement d’importants projets d’investissement. Aussi, l’a-t-on vu à la tête de la syndication de banques pour le projet d’extension et de modernisation de l’usine de la Société Nationale de Raffinage (SONARA), où cette banque a contribué à hauteur de 45 milliards de francs CFA. Son implication est visible dans les projets de construction de logements sociaux, dans l’emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun de 200 milliards de francs CFA au profit de la Douala Stock Exchange (DSX), ou encore dans le financement du programme thermique pour améliorer l’offre nationale en matière d’électricité. L’autre raison qui explique la bonne santé de cette banque camerounaise, c’est le résultat net de 4,2 milliards de francs CFA, tandis que le capital est passé de 12,5 milliards de francs CFA à 15,8 milliards en 2010.
Achille Mbog Pibasso, Douala
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