ALGER -- Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a indiqué vendredi à Alger que la feuille de route africaine sur la Libye était actuellement la "seule" proposition politique de sortie de crise dans ce pays d'Afrique du nord, a rapporté l'agence de presse APS.
La proposition africaine "est la seule proposition politique de sortie de crise", a-t-il insisté.
Tout en reconnaissant que la résolution 1973 du Conseil de sécurité engage tout le monde, il a toutefois déploré la manière dont elle est appliquée sur le terrain, estimant que cette résolution, dont l'objectif est la protection des populations, semble avoir été dévoyée dans son esprit.
"Ce que nous constatons, c'est que l'application de cette résolution ressemble beaucoup plus à une intervention avec l'esprit de changer de régime" en Libye, a-t-il dit.
Il a rappelé que les cinq pays émergents du groupe Brics ( Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) avaient constaté lors de leur dernière réunion qu'il y avait de "graves dérapages" par rapport à la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu.
Tout le monde disait que la solution en Libye "n'est pas militaire", y compris l'Otan, en dépit des dérapages, a-t-il encore rappelé.
Ce qui se passe actuellement en Libye "montre bien que l'UA n'a pas eu tort d'être prudente et réservée", a-t-il observé, ajoutant que ce n'est qu'à partir du moment où tous les partenaires avaient reconnu que la solution à la crise libyenne érait politique, que l'UA avait accepté d'apporter sa contribution à la recherche d'une issue politique.
Exprimant sa déception de la situation en Libye, le président de la Commission africaine a déploré le fait que "la solution politique ne semble pas vraiment se dessiner".
En dépit de cela, M. Ping a réaffirmé que la feuille de route de l'UA "demeure toujours valide" pour une solution politique de la crise en Libye, notant dans ce contexte qu'il existe une " convergence" sur le cessez-le-feu proposé dans la feuille de route africaine.
M. Ping a mis l'accent aussi sur l'objectif humanitaire que l'UA partage pleinement dans le cas de la Libye, évoquant, à ce propos, la situation des migrants africains, en grand nombre dans ce pays.
"L'UA a beaucoup insisté sur cette question, d'autant plus, a- t-il expliqué, qu'on confondait en Libye entre les travailleurs africains et les mercenaires".
Il s'est interrogé si ce qui est appelé "opinion internationale" n'englobait que l'opinion publique en Europe et aux Etats-Unis, l'opinion publique en Afrique et dans le Monde arabe en étant exclue.
Le président de la Commission de l'UA se trouve à Alger pour prendre part à la réunion des présidents des Conseils constitutionnels africains prévue samedi.
Arrivé à Alger en provenance de Rome ou il avait pris part jeudi à la seconde réunion du groupe de contact sur la Libye, M. Ping a été accueilli par le ministre délégué algérien chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel.
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