mardi 3 juillet 2012

Côte d'Ivoire - Bouygues trace sa route en Côte d'Ivoire

(La Tribune 03/07/2012)

Bouygues Tra­vaux Pu­blics a signé les ac­co­rds de fi­na­n­ce­ment pour la co­n­ception, la co­nstru­ction, l'ex­ploi­ta­tion et la ma­i­nte­na­nce pe­ndant 30 ans d'un axe routier de 6,4 km en Côte d'I­voire. Ce projet, dont les tra­vaux représe­ntent un mo­ntant to­tal de 232 mi­l­li­ons d'euros, est une des toutes premières co­n­ce­ssi­ons d'A­fri­que de l'Ouest de Bouygues.
L'axe co­n­cerné co­m­prend no­ta­m­ment le troisième pont d'A­bi­djan (pont He­nri Ko­nan Bedié), d'une lo­ngueur de 1,5 km, et l'écha­n­geur Valéry Gi­s­card d'E­sta­ing. A te­rme, 100 000 véhi­cules pourront em­pru­nter cha­que jour ce nouvel axe routier, ex­pli­que Bouygues.Les tra­vaux débute­ront en septe­m­bre et s'achève­ront deux ans plus tard. Son mode de fi­na­n­ce­ment uti­lise les te­ch­ni­ques les plus réce­ntes et so­phi­stiquées en matière de fi­na­n­ce­ment de projet, indi­que le groupe de BTP.
Ce nouveau projet inte­rvi­ent après la li­vra­i­son réce­nte du plus haut pont à ha­u­bans du mo­nde à Ba­lu­a­rte (Mexi­que) et la si­g­na­ture d'un co­n­trat pour la réali­sa­tion d'une se­ction de 9,4 km du pont en­tre Hong Kong et Ma­cao d'un mo­ntant de 1,25 mi­l­li­ard d'euros. Il y a moins d'une se­ma­ine le co­n­so­rtium em­mené par le groupe Bouygues avait co­n­clu un co­n­trat de pa­rte­na­riat pu­blic privé d'un mo­ntant de 1,5 mi­l­li­ard d'euros avec Réseau Ferré de Fra­nce, pour la co­nstru­ction d'une ligne à gra­nde vi­te­sse de co­ntour­ne­ment des vi­lles de Nîmes et Mo­ntpe­llier.
Co­nfi­ant dans l'a­ve­nir
Le co­n­glomérat Bouygues se po­rte donc co­mme un cha­rme... et ce, ma­lgré l'a­rrivée fra­ca­ssa­nte de Free dans le pa­ysage de la télépho­nie mo­bile. Mi-mai, Bouygues a re­ha­ussé son obj­e­ctif de chi­f­fre d'a­f­fa­i­res 2012 après un bon pre­mier tri­me­s­tre. Le groupe s'est pe­rmis de re­le­ver ses am­bi­ti­ons à la ha­usse alors que dans son métier hi­sto­ri­que, Bouygues Co­nstru­ction a enre­gi­stré une pro­gre­ssion de 10 % (+ 3 % à périmètre et taux de cha­nge co­nsta­nts) de son acti­vité avec une croi­ssa­nce de plus de 20 % à l'i­nte­r­na­ti­o­nal. A no­ter éga­le­ment que le ca­r­net de co­mma­n­des atte­i­g­nait à la fin du mois de mars le ni­veau re­cord de 27 mi­l­li­a­rds d'euros (+ 13 % sur une péri­ode de 12 mois), ta­ndis que les pri­ses de co­mma­n­des de 3,7 mi­l­li­a­rds ont bo­ndi de 31%. De bon au­gure pour la suite... Alors, ma­lgré un co­nte­xte éco­no­mi­que dégradé, le co­n­glomérat est co­nfi­ant dans l'a­ve­nir et envi­sage ai­nsi un chi­f­fre d'a­f­fa­i­res en ha­usse de 4% à 32.7 mi­l­li­a­rds d'euros alors qu'il anti­ci­pait un re­pli de 1% au­pa­ra­vant.
Achat de Da­rty Te­le­com
Co­n­cer­nant la télépho­nie, les ma­u­va­i­ses nouve­lles sont déso­rmais intégrées dans les cours. L'a­cti­vité avait ma­rqué le pas sur le pre­mier ti­ers de l'année. Le fa­utif est tout trouvé : Free, le der­nier né des opéra­te­urs mo­bi­les. Bouygues Te­le­com a vu 379 000 cli­e­nts s'exi­ler vers la co­n­curre­nce sur les trois pre­mi­ers mois de l'année, soit près de 3,5% de son parc actuel. Mais c'est moins que ses co­n­curre­nts di­re­cts, Fra­nce Télécom et SFR ont, eux, res­pe­cti­ve­ment pe­rdu 615.000 et 620.000 cli­e­nts dans le mo­bile.. Bouygues Te­le­com n'a pas tardé à ri­poster avec le la­n­ce­ment de B&You, son of­fre mo­bile « low cost ». Et elle a payé ! L'opéra­teur, a re­gagné 9.000 cli­e­nts sous co­n­trat en avril ta­ndis que B B&You a gagné 247.000 cli­e­nts de­puis ja­nvier pour atte­i­ndre le chi­f­fre de 329 000 à la fin du mois der­nier. Le ra­chat de Da­rty Te­le­com va pe­r­met­tre au groupe d'a­cquérir une nouve­lle cli­entèle et lui of­fre sur un pla­teau d'a­r­gent de nouve­aux poi­nts de ve­ntes. Aussi, pour li­mi­ter la ca­sse sur ce pôle, un plan de rédu­ction des coûts de 300 mi­l­li­ons d'euros va être lancé. Ls pre­mi­ers effets sont atte­n­dus dès 2013.
Va­leur de re­n­de­ment
Sur le te­r­rain boursier. Bouygues est une va­leur cy­cli­que par ex­celle­nce, en première ligne des ba­i­sses quand l'i­ndice ve­dette pa­ri­sien est en di­ffi­culté. Ai­nsi, la va­lo­ri­sa­tion du groupe est déco­n­necté de son modèle éco­no­mi­que, qu'on pour­rait qua­li­fier d'équi­libré avec une bo­nne répa­rti­tion des ri­sques avec d'une part un pôle co­nstru­ction touj­ours aussi dy­n­a­mi­que et une acti­vité télécoms quelque peu cha­hutée ces der­ni­ers te­mps. Au cours actu­els, le ti­tre se tra­ite à ses ni­ve­aux d'a­vant crise esti­vale et évolue à quelques en­ca­blures de ses plus bas hi­sto­ri­ques de mars 2003. Ai­nsi, le dossier se paie près de 7,5 ses bénéfi­ces es­co­mptés et seule­ment 0,34x les ve­ntes espérées pour 2012... A no­ter que Bouygues revêt une pa­rti­cula­rité, qui est touj­ours appréciée des inve­sti­sseurs : c'est une va­leur de re­n­de­ment avec un ti­tre qui of­fre un coupon de 7,40%...

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