mercredi 4 juillet 2012

Cameroun: verdict du procès de 4 étudiants militant contre la corruption le 17 juillet

(Le Nouvel Observateur 04/07/2012)

Le procès pour manifestation illégale de quatre étudiants camerounais arrêtés vendredi alors qu'ils entendaient protester contre la corruption dans les universités s'est tenu mardi et le jugement a été mis en délibéré au 17 juillet, a constaté un journaliste de l'AFP à l'audience.
Le juge du tribunal de Première instance de Mfou (banlieue de Yaoundé) a précisé que les prévenus, libérés lundi et qui comparaissaient libres, étaient poursuivis pour "avoir participé (le 29 juin) à l'organisation d'une réunion ou manifestation sans avoir fait la déclaration" préalable.
Les quatre étudiants, dont Hervé Nzouabet, président de l'Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), et Denis Atangana, président d'un mouvement dénommé "Sauvons l'Université de Yaoundé II", ont tous plaidé "non coupable", refusant de faire toute autre déclaration pendant le procès.
M. Atangana avait été arrêté sur le campus de son université de Yaoundé II tôt le 29 juin, jour où son collectif entendait organiser une marche pacifique contre la "mauvaise gestion" de cette institution .
Les trois autres étudiants, venus d'une autre université de la ville pour soutenir le collectif, avaient été arrêtés quelques heures après.
"Il n'y a ni fait ni preuve", a soutenu un des quatre avocats des étudiants, Me Hippolyte Meli. "L'infraction n'a pas été commise" puisque les quatre étudiants ont été arrêtés bien avant l'heure de la manifestation, a dit Me Arbogast Minkoulou pour qui la législation camerounaise ne punit pas l'intention (de manifester).
Ils ont aussi soutenu que les universités étaient soumises à "une loi spéciale", selon laquelle tout projet de manifestation au sein du campus doit être porté à l'attention du recteur, ce qui avait été fait selon eux.
Le procureur a quant à lui souligné que la manifestation n'avait pas été déclarée à l'administration.
Le 29 juin, le recteur de l'université de Yaoundé, Jean Tabi Manga, a été révoqué quelques heures après leur arrestation.

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