jeudi 12 juillet 2012

En Libye, la coalition libérale promet un "Etat civil et démocratique"

(Le Monde 12/07/2012)

La coalition de l'Alliance des forces nationales (AFN), donnée gagnante à l'issue des élections en Libye, a promis d'œuvrer pour un "Etat civil et démocratique" en cas de victoire définitive.
"Nous avons besoin de rétablir la sécurité et de rédiger la Constitution", a déclaré Faiçal Al-Krekchi, secrétaire général de l'AFN dans une interview à l'AFP. Il promet que parmi les priorités de l'Alliance figurent aussi la réactivation de la justice et la stimulation de l'économie. Il ajoute que "tout le monde était d'accord aussi pour que l'islam soit la référence principale dans la rédaction de la Constitution. Il n'y a pas de différend la-dessus". Ce que l'Alliance rejette, selon lui, est "l'utilisation de la religion a des fins politiques".
"PARLER DE LA RELIGION, C'EST ÉVITER DE DISCUTER DES PROGRAMMES"
Une pique contre leur rivaux islamistes, accusés de politiser la religion. "Nous sommes un peuple à 100 % musulman. Parler de la religion, c'est éviter de discuter des programmes. Nous n'avons pas besoin actuellement de parler de musulmans, de mécréants ou de laïques", a-t-il déclaré. Selon M. Al-Krekchi, la position de l'AFN, qui regroupe une soixantaine de partis ainsi que des personnalités indépendantes et des organisations de la société civile, est que l'islam est un "acquis" dans le pays.
Pour l'AFN, le Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, avait commis une "erreur" en se revendiquant comme "islamiste" et en tentant de faire passer les autres pour non musulmans. "D'ailleurs, le peuple a compris et les urnes ont donné leur verdict", a ajouté Faiçal Al-Krekchi.
Selon les résultats préliminaires communiqués par la Commission électorale, l'AFN a raflé la plupart des sièges réservés aux mouvements politiques, à l'issue du scrutin. Selon M. Al-Krekchi, l'alliance a gagné 55 sièges sur 80 réservés aux partis dans le futur "Congrès national général", qui comporte 200 sièges. Mais les 120 élus au scrutin uninominal font l'objet d'une rude compétition entre les libéraux et les islamistes, chacun cherchant à faire rallier le maximum de candidats gagnants à leur alliance. "Nous obtenons un total de 95 à 100 sièges dans l'Assemblée, soit 50 % du total, en comptant seulement sur la force propre de l'Alliance et sans entrer en alliance avec quiconque", a assuré Faiçal Al-Krekchi. Pourtant, l'AFN promet, même en cas de majorité au Congrès, de former "un gouvernement d'union qui regroupe tous les courants, avec la compétence comme seule condition".

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