(Xinhuanet 17/01/2013)
CONAKRY -- L'opposition guinéenne a finalement fait
volte-face, en annonçant sa participation au programme d'installations des
démembrements de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), après
avoir dans un premier temps appelé à un boycott du processus.
Ce retour à
de meilleurs sentiments de l'Alliance pour la démocratie et le développement
(ADP) et du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la
Transition, les deux blocs alliés de l'opposition "radicale" l'expliquent dans
une déclaration publiée ce mardi.
Dans laquelle on peut lire : "Après le
refus motivé de l'ADP et du Collectif de participer à la composition des
démembrements de la CENI tant que cette opération se fera sous la supervision
des préfets, sous-préfets, maires et autres présidents de délégations spéciales,
le président de la CENI vient de publier le vendredi 11 janvier 2013, un
communiqué rectificatif de celui du ministère de l'Administration du Territoire
et de la Décentralisation", tente de justifier l'opposition.
Selon les
deux blocs, à travers ce nouveau communiqué lu sur les ondes des médias de
service public, la CENI décide de "dépêcher dans les communes de Conakry et dans
les préfectures de l'intérieur du pays, des missions relevant d'elle qui seront
chargées de l'installation des CECI de Conakry, des CEPI et des CESPI, sans
l'implication des administrateurs territoriaux", ce qui a été donc accueilli
avec satisfaction dans les rangs de l'opposition, qui juge cette nouvelle
"procédure conforme aux dispositions légales en vigueur et respecte les
exigences de l'opposition."
Ce qui ne peut qu'encourager les partis
politiques membres de l'ADP et du Collectif à prendre part à cette opération.
Ils ont donc invité toutes leurs "structures de Conakry et des préfectures de
l'intérieur du pays, à participer désormais à la composition et à l'installation
des démembrements de la CENI."
Cette brusque montée de tension est
survenue au lendemain du discours présidentiel prononcé lors de la présentation
de vœux par les membres du gouvernement et les représentants des institutions
républicaines. C'était le 4 janvier dernier au palais Sékoutouréah.
Dans
ce discours, les opposants se sont sentis "choqués" par certains propos
présidentiels, quand celui-ci a trouvé opportun d'attirer l'attention sur
certains comportements susceptibles de menacer la "stabilité" du pays.
Au
moment même la recomposition des démembrements de la CENI venait d'être décidée
par l'institution, qui dans un communiqué daté du 28 décembre 2012 invitait les
parties prenantes au processus électoral à fournir la liste de leurs membres
devant être enrôlés dans les CEPI, CECI et CESPI.
Il s'agit des
Commissions électorales préfectorales indépendantes (CEPI), les Commissions
électorales communales indépendantes (CECI) et les Commissions électorales
sous-préfectorales indépendantes (CESPI).
L'opposition avait vu rouge
suite à la diffusion de ce communiqué, et en guise de réaction s'était fendue à
son tour d'une déclaration.
Dans cette déclarétion publiée mercredi
dernier, "les partis politiques membres de l'ADP et du Collectif demandent à
toutes leurs structures de Conakry et des préfectures de l'intérieur du pays de
refuser toute inscription sur la liste d'un quelconque soi-disant démembrement
de la CENI."
Justifiant cette position par le fait que la constitution
des démembrements de la CENI dans le "contexte actuel n'obéissait à aucune
disposition légale et se faisait en violation du Règlement Intérieur de
l'institution", selon eux.
Ils avaient rappelé que cette action
s'inscrivait dans un programme qui découlait "d'un chronogramme d'élections
rejeté par l'ADP et le Collectif, avec l'implication des préfets, sous-préfets
et maires". Qui ne devraient pourtant "en aucune façon être impliqués dans la
mise en place de démembrements qui relèvent exclusivement de la
CENI."
Mais la tension vient de retomber, avec cette nouvelle décision de
l'opposition de travailler en synergie avec les commissaires de la CENI, en vue
d'installer les démembrements qui seront dotés de 2214 membres.
Un geste
qui a été salué par bien des observateurs qui ne cachent plus leur "lassitude"
face à cette guerre entre opposition et mouvance présidentielle. De quoi
retarder la tenue des élections législatives, pourtant indispensables à la mise
en route des projets de développement de la Guinée.
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