(Courrier International 02/01/2013)
Alors que la rébellion progresse vers Damara, le dernier
verrou avant la capitale centrafricaine, un porte-parole rebelle indiquait à
Afrikarabia que 3 gros porteurs sud-africains s'étaient posés sur l'aéroport de
Bangui ce lundi. Selon Jean-Paul Bagaza, il s'agirait "de mercenaires venus
défendre le président François Bozizé".
Lundi 31 décembre, la situation
était toujours extrêmement tendue en Centrafrique, où les rebelles du Séléka
menacent toujours de s'emparer de Bangui. En fin de journée, la rébellion
dénonçait l'arrivée de "3 avions gros porteurs en provenance d'Afrique du Sud"
sur l'aéroport de Bangui. Selon le Séléka, "un groupe de mercenaires
sud-africains ainsi que du matériel ont débarqué vers 17h à la demande du
gouvernement centrafricain". Les rebelles croient savoir que le fils du
président Bozizé, Francis, par ailleurs ministre de la défense, "s'était rendu
dernièrement en Afrique du Sud". Pour l'instant, ni à Bangui, ni à Prétoria,
n'ont confirmé cette information.
Selon Jean-Paul Bagaza, un
porte-parole de la rébellion, ces mercenaires sud-africains viendraient prêter
main-forte à l'armée régulière centrafricaine (FACA) qui a tenté, ce lundi, une
contre-offensive sur la ville de Sibut, toujours contrôlée par le Séléka. La
rébellion aurait repoussé l'attaque des FACA et ferait désormais route vers
Bangui, la capitale.
Sur le plan diplomatique, la situation est toujours
au point mort. Dimanche, le béninois Thomas Boni Yayi, président de l'Union
Africaine, est parvenu à obtenir de François Bozizé, la proposition d’un
gouvernement d’union nationale avec la promesse de ne pas se représenter à la
présidentielle de 2016. La rébellion a sèchement rejeté ces propositions
estimant qu'il était désormais "trop tard". Pour la coalition, le président
Bozizé "n'est plus crédible" et "doit partir". Lundi 31 décembre, le président
français François Hollande s’est entretenu au téléphone avec le président
centrafricain et il a appelé toutes les parties au dialogue, sans répondre aux
demandes d'aide de François Bozizé. Les premiers jours de l'année 2013 risquent
d'être décisifs pour l'avenir de la Centrafrique.
Christophe RIGAUD -
Afrikarabia
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