jeudi 6 octobre 2011

RDC: Le rouleau compresseu de l’opposition nn marche

Joseph Kabila n’a qu’à bien se tenir pour la prochaine élection présidentielle. La puissance de feu que ses opposants s’apprêtent à mettre en place, à partir des Etats-Unis via Bruxelles, a tout l’air de ce rouleau compresseur qui ne laisse à l’adversaire d’autre choix que de battre en retraite.

Une puissance de feu assimilable au fameux « triangle nucléaire » kamerhiste, un triangle isocèle monté au sommet par le vétéran Etienne Tshisekedi wa Mulumba et dont la base est tenue d’un côté par Vital Kamerhe et de l’autre par Léon Kengo wa Dondo à la place de Jean-Pierre Bemba que des sources disent prêt à donner un mot d’ordre en faveur de Tshisekedi depuis sa cellule à La Haye. Entre Bemba et Tshisekedi, tout a été conclu, la semaine dernière, lors de la seconde visite de l’historique opposant à la CPI.
Mbusa aux USA
Des lieutenants bembistes avec Thomas Luhaka Losenjola en tête ont tout de suite applaudi, affirmant que plus rien ne s’opposait à ce que le MLC batte campagne pour le «candidat commun de l’opposition». Les choses allaient se précipiter avec une rencontre inattendue entre le même Tshisekedi et Kengo à Bruxelles. Atmosphère très bon enfant entre les deux septuagénaires avec un Kengo satisfait d’avoir trouvé la réponse à sa préoccupation évoquée depuis le stade des Martyrs de voir l’opposition se ranger derrière Tshisekedi sous la garantie d’un partage de pouvoir si jamais la victoire revenait aux forces du changement.
Dans l’entrefait, l’enfant terrible des années Mobutu, Joseph Olenghankoy est revenu au bercail. Il se montrait plus incisif envers le régime avec à la clé la promesse de mobiliser de gros moyens pour porter l’effigie de Tshisekedi partout en RD-Congo pendant la campagne électorale. Des opposants en étaient à compter les avancées que Tshisekedi a surpris avec une interview accordée à Colette Braeckman dans laquelle il a fait allusion à une rencontre avec Kamerhe au Canada, ajoutant que celui-ci était disposé à lui apporter ses voix pour faire partir Kabila du pouvoir. Selon des sources dignes de foi, ce n’est pas au Canada mais aux Etats-Unis, à Washington même, que les deux leaders de l’opposition congolaise allaient s’entretenir d’ici la fin de la semaine. Certains parlent même d’un entretien au Département d’Etat, donc sous le parrain- nage de l’Amérique officielle. Il reste qu’il était difficile de vérifier cette information auprès des sources indépendantes. Cette rencontre attendue chez l’Oncle Sam prend une tournure particulière avec la présence d’Anti- pas Mbusa Nyamwisi, le président du RCD/K-ML, sur place. Mbusa a quitté Kinshasa presqu’incognito le week-end dernier sous prétexte d’un voyage pour Johannesburg. Diversion d’un ancien chef rebelle pour cacher sa destination finale à ceux qui pensent du mal à son endroit. Cet homme connu comme très proche de Luanda s’est montré habile dans ce jeu, jouant au cache-cache pour quitter la barque présidentielle le dernier jour. Avec ces trois challengers de Kabila présents chez Barack Obama, tout à l’air de la mise en route d’un plan international sur la gestion de la RD-Congo post-2011 au détriment du régime de Kinshasa. Si c’est le cas, ces Occidentaux auront joué au malin en laissant pourrir la situation du côté de l’opposition pour prendre les affaires en mains à la dernière minute. De la sorte, il restera plus assez de temps à Kabila pour trouver la parade. En tout état de cause, le camp présidentiel ne disposait plus d’assez de ressort pour rebondir depuis l’époque où des stratèges kabilistes ont commencé à ressasser que leur candidat allait gagner haut la main puisqu’il n’y avait pas de challenger sérieux en face.
Une idée confortée lorsque Bemba a été pris à la CPI et qu’il était connu, dans certains milieux avertis, que l’état de santé de Tshisekedi était presque irrémissible. De Kamerhe, des Kabilistes disaient qu’ils le connaissaient assez pour le prendre comme une sérieuse menace. Voilà qu’un jour du 8 décembre 2010, tout bascule. Ce jour là, les Kabilistes étaient si sûrs d’eux qu’ils se sont permis de repousser le discours du président de la République sur l’état de la nation pour le faire coïncider avec le retour de Tshisekedi. L’engouement enregistré à Kinshasa autour de certains ouvrages comme la tribune du boulevard Triomphal ou encore la fontaine de la Gare centrale qui ne ressemble à rien aujourd’hui leur avait monté à la tête pour saisir l’occasion de démentir la réputation légendaire de Kinshasa comme une ville acquise à l’opposition et son maître Tshisekedi. Pour la première fois depuis le début de la législature, Kabila est allé prononcé son discours devant les deux chambres réunies sous une forte mobilisation. Ce qui ne cadrait pas avec la solennité d’une adresse devant les institutions. Mal en a pris aux Kabilistes au finish. S’il fallait comparer la longue procession qui. avait contraint Tshisekedi d’arriver à sa résidence vers les 22 heures alors qu’il avait atterri à l’aéroport de N’Djili dans l’avant-midi et la foule du Palais du peuple, il y a de quoi dire qu’il n’y a pas photo. Les dés étaient jetés ce jour là. Le régime l’a bien compris qu’il a tenté de renverser la vapeur avec le rocambolesque coup de la révision constitutionnelle pour un seul tour de l’élection présidentielle. Maintenant que les opposants cheminent vers une «candidature commune» avec l’apparente bénédiction de la communauté internationale, des opposants triomphalistes en déduisent que la victoire a déjà choisi son camp.

H.M. MUKEBAYI NKOSO
Direct.cd © 2011

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