jeudi 1 juillet 2010

Guinée - Les candidats à la présidentielle dénoncent des "fraudes"

(Le Monde 01/07/2010)
Les principaux candidats à l'élection présidentielle organisée dimanche en Guinée ont multiplié, mardi, les accusations de "fraudes", que la commission nationale électorale indépendante (CENI) a qualifiées de "totalement infondées". Selon le code électoral guinéen, la CENI doit proclamer les premiers résultats provisoires dans les soixant-douze heures suivant le scrutin, soit avant mercredi 18 heures, heure locale (20 heures, heure française).
La communauté internationale avait salué l'atmosphère de paix et de sérénité qui avait prévalu, dimanche, pour la première élection libre de l'histoire de la Guinée, après cinquante-deux ans de dictatures. Mais mardi, le candidat Alpha Condé a accusé le président de la CENI, Ben Sékou, "d'avoir tout fait pour que le scrutin se passe mal". Cet opposant de très longue date a ainsi évoqué le fait que des bureaux de vote aient été "situés à 20, 30 km des populations" dans son fief de Haute-Guinée, parlant de "fraudes graves" dans trois quartiers de la banlieue de Conakry, la capitale. "Nous n'allons pas permettre à des pyromanes de mettre ce pays à feu et à sang", a lancé M. Condé.
Avant lui, les porte-parole de trois candidats – les ex-premiers ministres Cellou Dalein Dalein, Lansana Kouyaté et Sidya Touré – avaient multiplié depuis lundi soir les dénonciations. Les uns après les autres, ils avaient évoqué des "fraudes massives" dans certaines communes de Conakry ou d'autres villes, des "bourrages d'urnes", ou encore le fait que des urnes aient disparu puis réapparu. Le parti de l'homme d'affaires Mamadou Sylla a également dénoncé des "fraudes".
Le directeur des opérations électorales de la CENI, Pathé Dieng, a réagi en réaffirmant qu'"aucun résultat" du scrutin de dimanche "ne serait manipulé" et qualifié de "totalement infondées" les accusations de fraudes lancées par divers partis. Selon M. Dieng, "les informations reçues par la CENI" depuis dimanche pour la centralisation des résultats couvraient, mardi, "moins de 50 %" des votes. "En pareille circonstance, la prudence requiert que les données soient agrégées et vérifiées", a-t-il dit.

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