(Le Point 06/10/2011)
Le président ivoirien Alassane Ouattara est arrivé jeudi au Ghana, terre d'exil de nombreux proches du chef d'Etat déchu Laurent Gbagbo, et a été accueilli à l'aéroport d'Accra par son homologue ghanéen John Atta Mills, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le président ivoirien Alassane Ouattara est arrivé jeudi au Ghana, terre d'exil de nombreux proches du chef d'Etat déchu Laurent Gbagbo, et a été accueilli à l'aéroport d'Accra par son homologue ghanéen John Atta Mills, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Accompagné de plusieurs ministres, dont ceux des Affaires étrangères, de la Justice et de l'Energie et du Pétrole, M. Ouattara a été salué par cent coups de canon pour sa première visite dans ce pays voisin.
Quelques centaines d'Ivoiriens vivant au Ghana l'ont accueilli avec des drapeaux ivoiriens, arborant des t-shirts à son effigie.
M. Atta Mills et son hôte, qui n'ont pas fait de déclaration à l'aéroport, doivent avoir un entretien en fin de matinée. Alassane Ouattara rencontrera dans l'après-midi la communauté ivoirienne du Ghana avant de repartir à 17H00 (locales et GMT), selon le programme officiel.
Cette visite intervient près de six mois après la fin de la crise ivoirienne née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, qui a fait quelque 3.000 morts selon l'ONU.
Abidjan et Accra mettent ce déplacement sur le compte des bonnes relations entre les deux pays mais le Ghana a la particularité d'abriter des camps accueillant plusieurs milliers de réfugiés ivoiriens, parmi lesquels de nombreux partisans de M. Gbagbo.
Certaines figures du régime du président déchu coulent des jours paisibles au Ghana malgré des mandats d'arrêt lancés par Abidjan.
Les autorités ivoiriennes, ghanéennes et le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) doivent signer un accord jeudi pour le rapatriement volontaire des exilés ivoiriens et une conférence de presse est prévue dans l'après-midi.
Mais l'activisme à ciel ouvert du camp Gbagbo à Accra agace le nouveau régime ivoirien, selon des sources concordantes.
"Ce qui irrite le pouvoir, c'est surtout le fait que des pro-Gbagbo se baladent à Accra alors que des mandats d'arrêt ont été émis par la justice ivoirienne à l'encontre de certains d'entre eux", explique à l'AFP une source diplomatique occidentale.
"Ouattara vient mettre la pression sur Atta-Mills", ajoute-t-elle.
A Abidjan, on en veut particulièrement au toujours influent Jerry Rawlings, ex-président ghanéen et proche de Laurent Gbagbo, soupçonné de jouer un jeu ambigu depuis la crise et de protéger les pro-Gbagbo.
"Si problème il y a, c'est avec Rawlings, qui est un dur", lâche une personnalité du camp Ouattara.
Le président Ouattara veut enfin "verrouiller" la frontière ivoiro-ghanéenne pour éviter tout risque d'infiltration, avance un proche des cercles du pouvoir à Abidjan.
Mais, souligne-t-il, malgré les rumeurs de déstabilisation dont s'enivre la presse ivoirienne, "le risque est nettement moins important au Ghana qu'au Liberia".
Depuis le territoire de cet autre voisin, de nombreux hommes en armes partent commettre des exactions dans l'Ouest ivoirien, théâtre des pires tueries durant la crise. Selon les Nations unies, quelque 176.000 réfugiés ivoiriens vivent encore au Liberia.
Publié le 06/10/2011 à 13:02
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