(Xinhuanet 17/10/2011)
BRAZZAVILLE -- Le secrétaire permanent de la Commission nationale de lutte contre la corruption au Congo, Laurent Tengo, a dénoncé samedi à Brazzaville, le détournement de 82.853.948.834 F CFA pour des marchés publics non exécutés par des opérateurs économiques.
« Au cours de ces investigations, la Commission a identifié 265 marchés publics, pour un coût global de 82.853.948.834 F CFA, dont la plupart étaient inexistants, embryonnaires, totalement abandonnés, partiellement abandonnés, en ruine, parfois achevés, mais non réceptionnés », a précisé Tengo, dans un rapport à mi parcours, publié devant la presse.
« Le niveau de paiement ou de décaissement pour l'ensemble de ces marchés est estimé à 74,83 % tandis que le niveau de réalisation des travaux reste relativement faible à 43,67 % », a-t- il ajouté, soulignant que la Commission a sommé les entreprises, dans un délai de trois mois, soit à reverser au Trésor public les sommes indûment perçues, soit à achever les travaux. Celles qui n' ont pas répondu à ces sommations ou celles qui ne tiendront pas les engagements pris, leurs dossiers seront incessamment transmis, selon les cas, au président de la République ou aux juridictions qui trancheront en dernier ressort ».
Selon Tengo, les études faites en 2003, 2009 et en 2010,c révèlent que tous les secteurs d'activités, tant publiques que privées, au Congo, sont touchés par le phénomène de corruption au Congo qui, en matière de corruption a occupé successivement le rang de 158ème en 2008 et de 162ème en 2009 sur 180 pays, avec un indice de perception de la corruption de 1,9. Les standards internationaux fixent l'indice de perception de corruption de 0 à 10. Et un indice inférieur à 3 indique une corruption endémique.
Les différentes campagnes de sensibilisation menées par la Commission, ont produit des effets. L'indice de perception de la corruption au Congo est passé de 1,9 en 2008 et 2009 à 2,1 en 2010. Le Congo a marqué une avancée de 24 places par rapport à son rang de 2009, soit 154ème sur 178 pays en 2010, a conclu Tengo, invitant l'ensemble des couches sociales, notamment les médias à s' impliquer dans la lutte contre la corruption.
Instituée en 2007, la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, est un organe technique qui assiste le gouvernement dans la mise en oeuvre de sa politique de lutte contre ce phénomène pour lequel le Congo s'est doté depuis 2009 d'une loi.
© Copyright Xinhuanet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire