Trois jours après le meurtre de Floribert Chebeya, le chef de la police congolaise, John Numbi, a été placé en résidence surveillée à Kinshasa. Plusieurs officiers issus des services de renseignements spéciaux ont été suspendus.
Le meurtre a eu lieu le jour même où le militant des droits de l’homme avait été convoqué au Quartier général de la police nationale à Kinshasa par l’inspecteur de police, John Numbi. Le corps sans vie de Floribert Chebeya sera retrouvé quelques heures plus tard à Mitendi par des agents de sécurité. Son chauffeur, Fidèle Bazana , était toujours introuvable trois jours après le meurtre.
Les ONG et associations internationales des droits de l'homme réclament aux autorités congolaises l'ouverture d'une enquête mixte et impartiale pour faire la lumière sur les motivations et les circonstances de ce décès. Le chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, informé de l'assassinat de Floribert Chebeya, a manifesté sa volonté de diligenter l'enquête rapidement pour situer les responsabilités de cet odieux assassinat.
Connu pour son engagement et sa verve à dénoncer les abus du pouvoir, Floribert Chebeya était depuis plusieurs mois-selon des responsables de Amnesty International-dans la ligne de mire des caciques du régime Kabila Fils. « Il n'a cessé d'attirer notre attention sur les risques qu'il encourait en RDC pour sa vie et sur celle de sa famille » a averti un responsable d'Amnesty International sur la radio onusienne Okapi.
Les condamnations tout azimuts de la communauté internationale au lendemain de l'assassinat de Floribert Chebeya ont fait monter la pression sur le régime qui vient de lâcher du lest. Un grand déballage a secoué dimanche 6 juin la haute hiérarchie policière congolaise. En effet, sur décision présidentielle, le général John Numbi a été placé en résidence surveillée à Kinshasa et plusieurs officiers issus des services de renseignements spéciaux ont été suspendus.
Par Ismael Aidara
07-06-2010
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