(Xinhuanet 25/06/2010)
DAKAR -- Le Sénégal expérimente depuis 2004 les Aires marines protégées (AMP), c'est-à-dire des zone de préservation du milieu marin.
Les AMP sont considérées par les scientifiques comme des outils de conservation de la biodiversité, de gestion des ressources halieutiques et comme alternative à la rareté de certaines espèces de poisson, causée par la surexploitation des stocks et la surcapacité de pêche.
Selon le Docteur Raymond Lae, la majorité des pays au monde sont en train d'initier des AMP dans leurs eaux territoriales.
Le Dr Lae, coordonnateur du projet Aires marines protégées et gestion halieutique par optimisation des ressources et des écosystèmes (AMPHORE), présentait, à Dakar, les premiers résultats de recherche du projet.
Le chercheur évalue à seulement 1% les habitations marines actuellement protégées dans le monde, alors que "30% serait nécessaire pour une durabilité des ressources et écosystèmes".
Pour les spécialistes, les AMP améliorent l'état de la ressource et les conditions de vie des pêcheurs.
Le Dr Ameth Diaw Diadhiou, du Centre de recherche océanographique de Dakar, précise que la surexploitation des stocks est due à l'utilisation des moyens énormes (bateau, gros filets etc) dans la pêche "pour au final pêcher peu de poisson". Or, poursuit le chercheur, "on peut pêcher la même quantité de poisson avec des moyens qui sont beaucoup moins importants si on a un stock qui est en meilleur état".
A Soumbédioune, un des plus grands quais de pêche de Dakar, les pêcheurs sont conscients des conséquences de la surpêche et accueillent positivement la création des AMP au Sénégal. Même si certains soulignent au passage les difficultés qu'il y a pour les pêcheurs à respecter le repos biologique.
"Nous savons que le repos biologique est bénéfique, ça nous permet d'avoir des poissons de qualité et en nombre. Mais il n'est pas facile aussi de rester pendant longtemps sans pêcher surtout pour quelqu'un qui ne vit que de la pêche", confie Ousseynou Mbengue, pêcheur à Soumbédioune.
Le parc de Soumbédioune compte à lui seul 499 pirogues et environ 360 pirogues partent chaque jour en mer, informe le vieux Alioune Diop.
L'évaluation des cinq AMP existant au Sénégal et qui couvrent une superficie totale de 1.030 km2 est en cours pour mesurer leur utilité et leur efficacité. Le problème est de savoir, comme l' explique le Dr Lae, s'il "faut des AMP plus grandes ou plus petites avec un certain nombre d'habitats plus importants pour les poissons". La réponse ne sera connue qu'à la fin du projet en 2011.
D'ores et déjà, une direction des AMP a été créée et une structure d'aménagement a été mise en place.
Chaque AMP est créée par décret et délimitées par des balises, indique Kalidou Coly, directeur des AMP. Chaque zone fait l'objet d'un plan de gestion sous la supervision d'un comité technique et d'un comité de surveillance impliquant les populations environnantes.
Ces populations ainsi que les chercheurs, sans pouvoir donner de chiffres, remarquent que certaines espèces de poisson commencent à proliférer, alors qu'elles étaient très rares il y a cinq ans. Un signe encourageant de la viabilité du projet, selon les écologistes.
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