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Après le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002, le Ghana est devenu, samedi 26 juin à Rustenbourg, le troisième pays africain à atteindre les quarts de finale d'une Coupe du monde. Les Black Stars ont battu les Etats-Unis (2-1) après prolongations (1-1 dans le temps réglementaire). Les Ghanéens joueront le premier quart de leur histoire face à l'Uruguay, vainqueur des Sud-Coréens (2-1). Les demi-finales n'ont, peut-être, jamais été aussi proches pour une équipe africaine. Après l'ouverture du score précoce de Boateng et l'égalisation à l'heure de jeu de Donovan, Gyan a offert cette unique occasion à son pays d'un tir puissant dans les prolongations.
Deux mi-temps, une pour chacune des deux équipes, au visages transfigurés : le Ghana est entré avec une immense conviction dans le deuxième huitième de finale de son histoire, tandis que les Américains étaient complètement dominés et amorphes. La punition tombait d'ailleurs, immédiate : à la 5e minute, Boateng récupérait un ballon dans l'axe du terrain avant de s'enfoncer sans opposition dans la défense américain et de tromper Howard d'un tir à ras de terre (1-0). La maîtrise était ghanéenne, les mouvements collectifs fluides favorisés par la propension des Black Stars à porter peu le ballon. L'équipe des Etats-Unis en était réduite à courir dans le vide, comme le symbolisait la transparence de ses deux milieux de terrains offensifs, Dempsey et Donovan.
UNE MI-TEMPS POUR CHAQUE ÉQUIPE
Ainsi, à la 16e, Cherundelo ne pouvait qu'accrocher Ayew qui s'approchait dangereusement des buts de Tim Howard. Sur le coup-franc, l'attaquant rennais Gyan trouvait les gants du gardien américain d'un tir puissant. Le sélectionneur américain Bradley ne se laissait pas abuser et décidait d'agir préventivement. Clark était remplacé dès la demi-heure de jeu par Edu, l'athlétique milieu défensif des Rangers. La seule réaction des Etats-Unis en première période intervenait sur une erreur défensive de Jonathan Mensah, mais Findley, seul devant les buts, buttait sur le gardien Kingson (34e).
Au retour des vestiaires, les Américains étaient métamorphosés. Feilhaber venait épauler Altidore en remplacement de Findley. Et dès la 46e minute, il obtenait la balle d'égalisation sur un service d'Altidore. Kingson se montrait encore impeccable. La dynamique de la rencontre s'inversait, l'image d'un Ghana, triomphant des 45 premières minutes, s'évanouissait. Enfin agressifs sur le porteur du ballon, vainqueurs des duels, plus compacts au milieu de terrain, les joueurs de Bob Bradley ne laissaient aucun répit au dernier représentant africain. La récompense intervenait à la 60e, sur une faute indiscutable de Jonathan Mensah dans la surface. Accroupi avant d'exécuter la sentence, posture inédite, Landon Donovan assumait son statut de star de l'équipe en ne tremblant pas pour transformer le penalty américain (1-1).
GYAN, BUTEUR DÉCISIF
Et les balles de match des Etats-Unis allaient dès lors se multiplier. 66e minute, idéalement placé, Altidore poussait trop son ballon puis Bradley se précipitait pour trouver les gants de Kingson (75e). Cinq minutes plus tard, Altidore, décidement maladroit, résistait à Jonathan Mensah, avant de glisser et de croiser trop sa frappe devant le but ghanéen. Sans réussite, l'équipe américaine ne savait pas encore qu'elle avait manqué sa chance.
A l'entame des prolongations, Gyan offrait la qualification au Ghana. Il prenait le meilleur sur son coéquiper rennais, Bocanegra, pour battre Howard d'une frappe limpide (92e). Revigorés par ce but, les Ghanéens semblaient de retour et résistaient courageusement aux assauts désespérés des joueurs américains. Ni Feilhaber, contré (95e), ni Edu, qui ne cadrait pas sa tête (97e), ni Donovan, dont le coup-franc était repoussé par Kingson (108e), ne parvenaient à égaliser.
L'hsitoire est en marche pour le Ghana, qui affrontera vendredi 3 juillet les Uruguayens en quart de finale. L'affiche promet d'être équilibrée entre deux équipes, au parcours déjà réussi. Le Brésil ou les Pays-Bas pourrait bien se dresser sur la route du vainqueur dans le dernier carré.
Anthony Hernandez
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