Par Hyacinthe DIANDY
La piètre prestation des équipes africaines dans ce Mondial 2010 remet sur le gazon le débat sur les «sorciers blancs». Et il est sûr que ce débat va s’amplifier si on sait que parmi ces coaches étrangers, les plus gros salaires sont rentrés à la maison.
Comme en 2006, l’Afrique n’a qu’un seul représentant au second tour du Mondial 2010. Pour cette 19e édition qui se déroule pour la première fois en Afrique, le Ghana, déjà qualifié en huitième de finale en Allemagne, a donc remis ça. Et les Black Stars ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, après avoir sorti les Etats-Unis, avant de défier ce vendredi l’Uruguay. Tour à tour donc le Cameroun, l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et l’Algérie sont tous rentrés à la maison, avec dans leurs bagages leur «sorcier blanc», mis à part les Fennecs, restés fidèles à Rabah Saadane.
Mais un fait assez significatif mérite d’être souligné. En effet, si on passe en revue la liste des salaires des coaches des équipes africaines du Mondial, dévoilée par le site portugais Futebol Finance, on constate que ce sont les «sorciers blancs» qui ont les plus gros salaires qui sont restés à quai. Intéressons-nous aux trois premiers. Et commençons d’abord par le plus élevé, le sélectionneur des Eléphants, Sven Goran Eriksson, qui a négocié avec la Fédération ivoirienne de football un salaire de 200 millions de francs Cfa par mois. Un montant qui avait d’ailleurs fait débat à Abidjan ; certains Ivoiriens qualifiant un tel traitement de «salaire de la honte». Une rémunération, d’après nos confrères, qui était d’ailleurs assortie d’une carte de crédit illimitée et de 25 000 euros pour payer son hôtel… à Londres, parce qu’il était hors de question qu’il aille vivre à Abidjan. A noter, pour la petite histoire, que Vahid Halilhodzic, qui a été viré au lendemain de la Can en Angola, touchait 27 millions francs Cfa par mois.
Le coach du Nigeria, le Suédois Lars Lägerback, qui a remplacé Shaïbu Amodu après la Can, vient en seconde position avec un salaire mensuel de près de 180 millions de francs Cfa. Suit l’entraîneur de l’Afrique du Sud, Carlos Parreira, avec un salaire de 66 millions de francs Cfa par mois. D’ailleurs, des Sud-Africains ont révélé que le technicien brésilien «avait le même salaire» que leur Président, Jacob Zuma. Le Français Paul Le Guen du Cameroun vient compléter le quatuor des coaches des équipes africaines les mieux payés dans ce Mondial, avec un salaire de 35 millions de francs Cfa par mois.
Mais quid du Ghana, seule équipe africaine en course ? Comme par hasard, son coach, le Serbe Milovan Rajevac, a l’un des plus bas salaires de ce Mondial avec un traitement de 19 millions de francs Cfa par mois.
Mais les Africains ne sont pas les seuls à donner les mauvais exemples en matière de recrutement d’entraîneurs étrangers. Et pour cause : l’Italien Fabio Capello de l’Angleterre, coach le mieux payé de ce Mondial avec un salaire mensuel de… 480 millions de francs Cfa par mois est, lui aussi, rentré à la maison.
hdiandy@lequotidien.snCet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir
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