(Xinhuanet 24/06/2010)
BRZAZZAVILLE -- Tandis que les organisations de défense des droits de l'homme (ONGs) appellent à l'ouverture d'une enquête pour rétablir les responsabilités et punir les auteurs du drame survenu lundi sur le Chemin de fer Congo océan ( CFCO), l'opposition congolaise regroupée au sein de l'Alliance pour la république et la démocratie (ARD) a attribué cet accident au gouvernement.
"Le gouvernement a pris des mesures pleine de responsabilité, mais au-delà, nous pensons utile la mise en place d'une commission d'enquête pour examiner au fond le pourquoi de cet accident et de prendre des mesures conséquentes, voir des sanctions qui s'imposent s'il ya eu négligence ou irresponsabilité dans toute ou une partie de la chaîne", a déclaré le président de la fédération congolaise des droits de l'homme, Germain Céphas Ewangui.
Appelant à la démission des gestionnaires du CFCO pour la mauvaise exploitation du train "Océan" qui ne devait pas circuler surchargé, le directeur exécutif de l'observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH), Roger Bouka a estimé que cet accident est la preuve de la mauvaise foi du gouvernement.
"Il faut dire qu'une fois de plus, cet accident démontre que le revenu de la manne pétrolière ne sert pas à reconstruire le pays", a-t-il précisé.
"Cet accident donne la preuve que le gouvernement ne met pas assez des moyens dans les infrastructures, notamment sur le CFCO construit depuis l'époque coloniale (1934)", a-t-il ajouté.
"Le problème des déraillements du CFCO date de longtemps et aucune mesure n'a été prise par le gouvernement pour y remédier", a pour sa part indiqué un des responsables de l'association des droits de l'homme et de l'univers carcéral (Adhuc), Kévin Mviri joint au téléphone depuis Pointe Noire.
Selon lui, cet accident et bien d'autres survenus sur le CFCO sont imputable aux conducteurs des trains qui malheureusement restent impunis.
"Nous exigeons qu'une enquête soit diligentée afin que les responsables soient punis selon la loi. A l'Etat, nous demandons l'indemnisation de toutes les victimes de cet accident", a-t-il précisé.
Pour sa part l'ARD qui compte dix partis a attribué mercredi, au cours d'une conférence presse, la responsabilité du drame ferroviaire, survenu lundi soir à la gare de Yanga (environ 63 km) de Pointe Noire, au gouvernement en raison des très mauvaises conditions de voyage par le train.
"La responsabilité du gouvernement est grande dans ce drame, à l'exception du fait qu'il y ait eu l'excès de vitesse qui serait, dit-ont la cause principale", a commenté Mathias Dzon, président de l'ARD.
"Notre voie ferrée date de 1936. les différentes guerres que le Congo a connues ont considérablement contribué à son amortissement, suite au déchaussement des rails par les bandits armés. Le gouvernement ne conçoit aucun programme de réhabilitation de la voie ferrée", a-t-il précisé à la presse.
L'ARD qui regrette que la réaction tardive du gouvernement avant de réagir, estime que "le gouvernement ne devrait pas nier sa responsabilité dans ce drame".
La cause de cet accident serait, selon la déclaration du gouvernement, dû à une vitesse quelque peu excessive. Le bilan à ce jour reste de 76 décès pour 745 blessés.
Le gouvernement a décrété mardi un deuil national de trois jours du samedi 26 au lundi 28 juin. Les obsèques nationales auront lieu à Pointe Noire.
Construit dans les années 1934, sous l'ère coloniale, le CFCO, est, en attendant la fin des travaux de la route nationale en pleine construction par la Chine, la principale voie d'échange qui relie Brazzaville et Pointe-Noire sur 510 km.
Il a connu, en septembre 1991, sur la même ligne, une collision à Mvoungouti, près de Dolisie, entre un train de passagers et un train minéralier de l'ancienne comapgnie Comilog qui avait fait 100 morts et 300 blessés. C'est, à ce jour, le plus grave accident ferroviaire du pays.
La boîte noire retrouvée (officiel)
La boîte noire de l'aéronef qui s'est écrasé samedi dernier au Congo-Brazzaville, à une dizaine de kilomères de la frontière avec le Cameroun, avec à son avec à son bord des responsables d'une compagnie minière australienne, a été retrouvée, a appris mercredi Xinhua de source officielle à Yaoundé.
Par Guy Gervais Kitina
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