Les questions des droits de l’homme et les principes de bonne gouvernance sont au cœur des relations entre l’Union Européenne et le Togo. Leur non-respect dans les années 1990 par le régime Eyadema ont conduit à la suspension de la coopération de 1993 à 2006.
Patrick Spirlet, l’ambassadeur de l’Union Européenne au Togo, a tenu à réitérer ses principes lundi dernier à l’occasion de l'atelier de concertation entre les institutions nationales de promotion et de protection des Droits de l'Homme. Pour lui, les relations de l’UE avec ses partenaires reposent sur les valeurs fondamentales que sont la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, le règlement de la Loi et le respect des droits de l’Homme. Et l’accord de Cotonou qui vient d’être révisé le mois dernier, repose sur ces principes fondamentaux de la vie politique et communautaire européenne. « Dans le cas où ces droits sont violés, et le dialogue politique ne débouche pas sur une solution acceptable, la coopération peut même être suspendue (Art.96)», a-t-il précisé.
En ce qui concerne le Togo particulièrement dont les relations avec l’UE ont été tumultueuses, l’Europe a bâti son approche sur trois piliers fondamentaux : le dialogue politique, la relance de l’économie et la gouvernance démocratique.
En matière de dialogue politique, le respect des droits de l’homme est au centre des préoccupations. Pour l’UE le «dialogue a pour pierre angulaire la réconciliation nationale mais peut s'ouvrir également à toutes les thématiques d'intérêts partagés: migration, trafics et criminalité, gouvernance…», a affirmé M. Spirlet.
La relance de l’économie doit être axée sur l’amélioration de la gouvernance économique, la réhabilitation des infrastructures, et le renforcement des capacités. « L'objectif sous jacent à terme étant la lutte contre la pauvreté, le lien avec les doits fondamentaux et la dignité humaine sont encore une fois présents », a ajouté M. Spirlet.
Quant à la gouvernance démocratique, l’UE attend apporter son appui entre autres au secteur de la justice et aux processus électoraux. « Ces deux domaines sont étroitement reliés à celui des droits de l'homme, et le secteur de la justice en particulier, qui, de façon générale en Afrique de l'ouest montre de grandes faiblesses, et doit y jouer un rôle central », a affirmé M. Spirlet.
Comme d’habitude dans les grands rendez-vous avec l’Afrique, l’Europe assène les notions générales mais quand ces principes sont remis en cause, l’UE ne fait rien concrètement sur le terrain pour améliorer le sort des populations.
Six jours avant son ouverture de cet atelier, l’ambassadeur de l’UE a été témoin de la mort par balles non élucidée de trois personnes pendant les manifestations des 22 et 23 juin derniers. M. Spirlet n’en a même pas fait cas dans son discours.
L’UE a été le principal artisan financier de la présidentielle togolaise de mars dernier. La Mission d’Observation de l’Union Européenne (MOEUE) a produit un rapport mettant en cause le déroulement de la présidentielle et les conditions équivoques de la proclamation des résultats. Mais l’UE a été le tout premier partenaire à reconnaître les résultats de la présidentielle, en dépit de la crise postélectorale née du contentieux électoral même. L’UE a également fermé les yeux sur les énormes violations des droits de l’homme, dont l’embastillement de militants politique, qui se sont produises après la proclamation des résultats.
(www.mo5-togo.com)
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