mardi 7 août 2012

La Mauritanie n'interviendra pas au Mali contre les groupes islamistes (Le Monde 07/08/2012)

(Le Monde 07/08/2012)

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi 6 août à Atar, dans le Nord, que son pays "n'interviendra pas militairement au Mali", estimant que "le problème malien est complexe" et que son pays n'en possède pas la solution.
Le président Ould Abdel Aziz a toutefois estimé que son pays "fait partie de la communauté internationale" qui "doit aider" Bamako à trouver une solution à l'occupation de "65 % de son territoire par des terroristes". Tout le nord du Mali est occupé depuis fin mars par des groupes islamistes liés à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui possède des bases dans ce vaste territoire d'où elle agit dans plusieurs pays du Sahel, dont la Mauritanie.
En 2010 et 2011, l'armée mauritanienne a mené à plusieurs reprises des raids militaires au Mali contre des bases d'AQMI, notamment dans la région de Tombouctou, ville aujourd'hui entièrement contrôlée par un de ces groupes, Ansar Eddine (défenseurs de l'islam) et AQMI.
Selon Ould Abdel Aziz, la "solution doit passer d'abord par la mise en place au Mali d'un gouvernement fort et représentatif" de toutes ses forces politiques avant d'engager une action contre "le risque terroriste qui va grandissant et qui peut constituer une catastrophe pour le monde entier". "Nous avons vu venir ce problème, nous l'avons alors dit et l'histoire nous a donné raison", a-t-il affirmé en soulignant la portée de l'intervention de son armée ces dernières années contre les "bandes criminelles qui nous menaçaient depuis le nord de ce pays voisin".
LA FRANCE NE PRENDRA PAS L'INITIATIVE D'UNE INTERVENTION
La France soutiendra une intervention armée de forces africaines au Mali, mais elle n'en prendra pas l'initiative, a affirmé samedi à Lorient le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui juge une telle intervention "inéluctable". Le président François Hollande avait déjà estimé le 14 juillet qu'il revenait aux Africains de "déterminer" quand et comment intervenir militairement dans le nord du Mali, tout en promettant la "solidarité" aux pays concernés.
La Cedeao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) est disposée à envoyer une force de quelque 3 300 soldats pour aider l'armée malienne à reconquérir le Nord. Mais elle attend un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU et demande un appui logistique, notamment à la France et aux Etats-Unis.
A Bamako, des centaines de manifestants défient le président Traoré
La police a dispersé lundi dans la capitale malienne une manifestation de quelques centaines de personnes réclamant la démission du président intérimaire du pays, Dioncounda Traoré. Deux manifestants ont été interpellés.
"Avant son départ en France, le président Dioncounda [Traoré] en nous recevant avait affirmé qu'il allait démissionner. Il est maintenant revenu. Nous avons marché pour lui dire de respecter sa parole", a affirmé Boubacar Boré, président de Yérè Wolo Ton, l'association à l'origine du rassemblement.
Le président Diouncouda Traoré est rentré le 27 juillet à Bamako, après une convalescence de deux mois à Paris à la suite d'une agression commise dans son bureau à la présidence par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir.

Le Monde.fr avec AFP
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