(La Croix 06/08/2012)
Les cinq membres du commando qui ont attaqué dimanche 5 août un poste-frontière entre l'Egypte et Israël ont été tués, a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne.
Le commando avait tué 16 gardes-frontière égyptiens avant de pénétrer avec un blindé en territoire israélien.
Une dizaine d'hommes armés de grenades, de mitraillettes et de lance-roquettes se sont emparés dimanche de deux blindés à un barrage près de la frontière israélo-égyptienne avant de tirer sur le poste-frontière, selon un responsable de la sécurité égyptienne.
Seize gardes-frontière égyptien ont été tués, d'après le ministère de la Santé.
Les assaillants ont ensuite réussi à pénétrer en territoire israélien avec l'un des blindés, près du poste-frontière de Karm Abou Salem (Kerem Shalom, en hébreu), avant d'être neutralisés.
L'armée israélienne prévenue par les services secrets
Le véhicule blindé dont le commando s'était emparé a "tiré dans toutes les directions après avoir pénétré en territoire israélien avant d'être attaqué par des blindés et l'aviation", a indiqué lundi 6 août à la radio militaire le général Yoav Mordehai, porte-parole en chef de l'armée. "Nous étions prêts car nous disposions d'informations préalables du Shin Beth (service de sécurité) et des services du renseignement militaire ce qui a permis de faire échec à un attentat sanglant", a ajouté le porte-parole.
Le général a qualifié les membres du commando "d'éléments du jihad mondial basés dans le Sinaï, devenu une serre pour le terrorisme mondial en raison de la faiblesse du contrôle exercé" par l'Egypte.
L'armée égyptienne n'est que très faiblement présente dans la péninsule désertique en raison de la démilitarisation de ce secteur prévue par les accords de paix israélo-égyptiens de 1979.
"L'attentat a été commis par des éléments résidant dans le Sinaï et on suppose qu'ils avaient des liens avec des éléments de la bande de Gaza", a ajouté le général.
Déclarations de Mohammed Morsi
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak avait estimé dimanche soir que l'assaut soulignait "la nécessité pour les autorités égyptiennes d'agir fermement pour rétablir la sécurité et lutter contre le terrorisme dans le Sinaï".
L'ancien ambassadeur d'Israël en Egypte Yitzhak Levanon a pour sa part relevé sur la radio militaire que cette attaque avait "porté atteinte aux institutions égyptiennes, aussi bien au président Mohamed Morsi qu'à l'armée et qu'aux services de renseignements qui, au moment de l'attaque, discutaient avec des représentants de tribus bédouines du Sinaï des moyens d'améliorer la sécurité dans cette région".
Mohammed Morsi s'est engagé dans la nuit à reprendre en main le Sinaï, où la situation s'est dégradée depuis la révolte qui a renversé début 2011 son prédécesseur Hosni Moubarak.
Fermeture du passage de Rafah
Un haut responsable égyptien de la sécurité a accusé des "jihadistes" venus de la bande de Gaza voisine d'être derrière l'attaque et l'Egypte a fermé "sine die" le terminal de Rafah, à sa frontière avec Gaza, selon les médias officiels.
Rafah est l'unique point de passage entre le territoire palestinien, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, et le monde extérieur à ne pas être contrôlé par Israël.
La police du Hamas a également annoncé avoir fermé tous les tunnels de contrebande pour éviter toute fuite des membres du commando de l'Egypte vers Gaza.
6/8/12 - 09 H 24 mis à jour le 6/8/12 - 09 H 52
© Copyright La Croix
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire