vendredi 1 février 2013

A la une de la presse Afrique: vers l’ultime bataille au Mali

Par Norbert Navarro
Les frappes des forces françaises dans la région d’Aguelhok, au nord de Kidal, préfigurent-elles le début de la fin de l’opération militaire de reconquête du nord-Mali ? C’est en tout cas la question que pose ce matin Guinée Conakry Info.
Le site guinéen d’informations en ligne, qui était du reste le seul sur Internet ce matin à évoquer ces bombardements, se demande si Kidal sera la «dernière bataille». Mais attention, prévient Guinée Conakry Info, «les contreforts des montagnes de cette ville frontière avec l'Algérie offrent les caractéristiques qu'adorent les terroristes comme des repaires par excellence dans leurs courses désespérées ou de leurs retraits tactiques. A 350 km au nord de Gao au cœur de l'Adrar des Ifoghas, cette capitale régionale est le refuge de trafiquants de tous poils désormais prêts dans un sursaut d'orgueil à livrer leur « bataille finale ». Sinon à y développer une guérilla de longue haleine pour épuiser les forces et les puissances engagées », prédit Guinée Conakry Info.
Mali : haro sur les Touaregs
Pendant ce temps, la presse malienne continue de mettre les Touaregs à l’index. Une certaine confusion régnait hier soir au Mali, au sujet de la présence ou non de l’armée malienne à Kidal. Le chef d’état-major malien nous a nié cette présence, pourtant auparavant annoncée par.. un porte-parole de l’armée malienne..
Résultat : tôt ce matin, plusieurs journaux à Bamako affirmaient dans un premier temps que l’armée malienne était bien présente à Kidal, avant, quelques heures plus tard, de retirer cette affirmation de leur site Internet.
Derrière ce cafouillage médiatique, un malaise. Etant rappelé que Kidal est un fief touareg, «la gestion disons du cas de la ville de Kidal commence à doucher l’enthousiasme des populations maliennes», explique L’indicateur du Renouveau. Selon le journal, ces mêmes populations «ont du mal à comprendre ce qu’il y a lieu d’appeler les jeux de la France jusqu’ici considérée comme le grand sauveur».
Hier-déjà, nous vous parlions ici-même en effet de la «fissure entre Paris et Bamako» au sujet des Touaregs. Et bien ce matin, une partie de la presse malienne continue sur ce registre.
Témoin Le Républicain, qui regrette les propos du ministre français de la Défense affirmant que «les Touaregs sont nos amis». Dans cette déclaration de Jean-Yves Le Drihan, les Maliens voient «les manifestations d’une trahison», s’emporte le quotidien. Enfonçant le clou, Le Républicain pose la question : «Le Mali est-il au fond anti-touareg ? Les avocats du Mnla diront oui. (…) La vérité est que le Nord est le dernier des soucis du Sud ».
Et le journal de souligner que «personne n’a entendu les communautés touareg choisir le Mnla comme représentant. Ce dont il est question donc, c’est d’éviter autant la majorité étouffante que la dictature de la minorité», avertit Le Républicain.
Quand au journal Le Flambeau, il évoque sans hésiter ce qu’il appelle «les dangers de la question touareg». Au sujet des aspirations émancipatrices de ces derniers, Le Flambeau estime que «cette revendication à caractère purement ethnique, est en déphasage avec l’air du temps. Le Mali est un pays fait de diversités, et qui le restera quoi qu’il advienne», martèle le journal.
Au Burkina-Faso, Le Pays ne dit pas autre chose et conseille à la France de ne pas « redonner de la force et une seconde vie à ce mouvement qui ne représente aucunement la volonté du peuple malien. Historiquement, l’idée d’indépendance de l’Azawad est condamnée et elle doit être combattue avec la dernière énergie, avec le soutien des communautés touarègues elles-mêmes, estime Le Pays. (…) Ce qui unit tous les Maliens au-dessus de tout ce qui les divise, c’est la République, et non l’idée d’indépendance portée par un groupuscule sectaire et violent », se récrit le quotidien ouagalais.
Mali : incontournables Touaregs
Et en France-même, la presse, ce matin, prolonge ses réflexions au sujet de ce « hiatus » entre Paris et Bamako sur la question du MNLA. Un seul exemple, Le Figaro constate ainsi que le dialogue national souhaité par la France au Mali «se heurte à deux questions : avec qui parler, et de quoi». Et pourtant, maintient le journal, «au commencement étaient les Touaregs…», rappelle le quotidien qui souligne les «désirs d’autodétermination des « hommes bleus ». Les points sur les « i », Le Figaro explique que le MNLA «entend profiter de la déroute des islamistes, touaregs ou arabes, et compte sur la France pour appuyer ses désirs d’autodétermination auprès du gouvernement malien».

rfi.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire