(Afrik.com 26/02/2013) Les gérants de stations-services ont tiré la sonnette
d’alarme, interpellant les autorités sur leur sort peu enviable, par rapport à
leur marge de bénéfices au vu de la hausse de la fiscalité. Une coalition d’une
dizaine de centrales syndicales, regroupées au sein du front syndical autonome
(FSA), promet d’aller au front contre l’actuel régime, pour obtenir la baisse
des impôts.
L’association nationale des gérants de stations-services du
Sénégal dénonce le faible niveau de la marge bénéficiaire tirée de la vente de
carburant, cela s’ajoute à l’importance de la pression fiscale exercée par
l’Etat sur ce secteur.
« La pression fiscale nous empêche sérieusement
d’assumer nos charges : entretien du personnel, frais de fonctionnement et de
location et l’année dernière, 80 de nos membres ont été obligés de mettre la clé
sous le paillasson », fait savoir son président, Amadou Diop Sylla. Parmi les
maux auxquels ils se trouvent confrontés, les gérants de stations services
déplorent le niveau insignifiant de la marge bénéficiaire sur le litre de
carburant vendu, évalué à 10,5 francs CFA, le litre. Selon les plaignants, cette
marge n’a été valorisée qu’une seule fois en 2004 -dans un intervalle de temps
où le prix de l’essence est passé d’un peu plus de 200 francs pour atteindre
aujourd’hui presque 900 francs CFA-.
Les gérants de stations services
menacent de fermer
Le président de l’association des gérants de
stations-services du Sénégal a, par ailleurs, appuyé la nécessité d’une
concertation entre les majors pétroliers et les gérants de stations-services. «
Nous n’envisageons pas de sevrer les Sénégalais en carburant mais, si les choses
continuent ainsi et que l’Etat ne revoie pas cette fiscalité, alors nous y
seront contraints », a-t-il averti.
Le coordinateur national du
M23/patriotique, Cheikh Sadibou Diop, accuse le Premier ministre Abdoul Mbaye de
militer pour la fermeture des entreprises pourvoyeuses d’emplois : « Nos
industries sont en train de s’asphyxier. L’huilerie est en train de connaitre
des problèmes extraordinaires car, le gouvernement a autorisé à la Chine
d’acheter l’arachide. Ce qui fait que la Suneor n’a même pas de matière première
pour produire de l’huile. Cela veut dire que l’usine va vers la faillite ou vers
un licenciement massif des travailleurs. Nous connaissons ce même problème avec
l’industrie de la Tomate (SOCAS) et Abdoul Mbaye n’a pas su encadrer cette
société et empêcher l’industrie chinoise de faire entrer sa tomate
».
Selon une étude scientifique, cette tomate était faite sur la base de
colorant, alors que la nôtre tomate était de meilleure qualité. Mais, le produit
chinois étant de moindre prix, la SOCAS est obligée, face à cette concurrence
déloyale, de licencier 84 pères de famille », a fait savoir le coordinateur. «
La boulangerie risque de connaitre la même situation, avec la décision
unilatérale du Premier ministre de fixer le prix du sac de la farine à 20 mille
FCFA. Alors pour un Premier ministre qui travaille sur la base d’un programme,
qui a pour objectif de créer 500 mille emplois, en cinq ans, cela fait presque
un an que le Premier ministre et son gouvernement n’ont pas créé un seul emploi
au Sénégal. Par contre, ils sont en train de détruire des emplois », a t-il
révélé.
Le coût élevé de la vie
Le front syndical autonome qui
regroupe 14 centrales syndicales, en analysant la situation du pays, a envoyé un
message fort à l’actuel régime. Ces centrales ont d’abord demandé au
gouvernement d’Abdoul Mbaye d’évaluer les accords de 2009 signés entre le
gouvernement, le patronat et les centrales syndicales. Pour éviter de tomber
dans ce même piège, Ibra Diouf Niokhobaye et Sidiya Ndiaye ont tous deux sonné
la fin de la récréation, exigeant la baisse conséquente des prix des services de
consommation courante (eau, électricité, téléphone), du coût du loyer. « Nous
allons intensifier le combat, en organisant des meetings pour exiger à l’actuel
régime de revenir à la table de négociations. Parce que depuis plus de trois
ans, les accords signés ne sont pas respectés par le pouvoir central
».
Nous allons élaborer un plan d’action qui nous permettra d’amener le
gouvernement à la table de négociation. Nous avons déposé des cahiers de
doléances et jusqu’à présent, il n’y a pas d’ouverture des négociations », a
fait savoir M. Ndiaye. Si leurs revendications ne sont pas prises en compte,
Sidiya Ndiaye précise : « Le FSA a pris toutes ses responsabilités et travaillé
pour une tournée nationale de sensibilisations auprès de nos bases. Nous irons à
l’assaut des règlements des questions syndicales ».
Par contre, le
gouvernement a opéré au début de cette année une baisse des impôts sur les
salaires. Ce qui induit la hausse des salaires depuis le mois de janvier
dernier.
mardi 26 février 2013 / par Khalil Dieme
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