(L'Express 19/02/2013)
L'athlète sud-africain comparaît ce mardi pour entendre le détail des éléments de l'enquête retenus pour l'accuser du meurtre de sa petite amie, qu'il nie. Pour assurer sa défense, il s'est entouré d'une équipe de choc.
Oscar Pistorius joue gros ce mardi. Devant le tribunal d'instance de Pretoria (Afrique du Sud), il va tenter d'obtenir sa libération sous caution. Et la tâche s'annonce difficile. Vendredi dernier, lors de sa première comparution - au cours de laquelle il a formellement été inculpé pour le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp - le coureur sud-africain a obtenu un court délai: quelques jours pour préparer sa défense.
Depuis sa cellule du commissariat de Pretoria, où il a été placé en détention provisoire, le sprinter, aidé de ses proches, a constitué une équipe de choc. Aux manettes de cette "team": Stuart Higgins, ex-rédacteur en chef du tabloïd britannique The Sun, reconverti dans la communication. Cet as des relations publiques compte parmi ses clients la compagnie British Airways, les clubs de foot de Chelsea et Manchester United ou encore le tennisman Andy Murray.
Deux ténors du barreau sud-africain, Barry Roux et Kenny Oldwadge, ont également été recrutés. Enfin, un médecin légiste, répondant au nom de Reggie Perumal, a également été convié. Ayant assisté aux expertises, il est en mesure de mener sa propre enquête. Ces spécialistes triés sur le volet reprendront-ils à leur compte la thèse du "meurtre par erreur"? Le camp Pistorius s'étant muré dans le silence, aucune information n'a filtré à cette heure.
Côté accusation, aussi, on s'affaire. Le dossier a été confié au procureur Gerrie Nel, rendu célèbre en 2011 pour avoir envoyé en prison pour corruption le puissant chef de la police du pays. Le magistrat a promis un dossier "solide comme un roc" et entend retenir la "préméditation" contre Pistorius, déjà inculpé de meurtre. Pièces à conviction, rapport d'autopsie... l'audience de ce mardi pourrait tourner au grand déballage.
Une dispute qui aurait viré au drame
L'étalage médiatique, lui, a déjà commencé. Passés sous silence jusqu'à présent, plusieurs incidents impliquant le champion handisport, ont été relayés dans la presse. "Blade runner" est devenu "Blade gunner", un être caractériel à la gâchette facile et de surcroît machiste.
Concernant le drame, City Press, généralement bien informé, a rapporté ce week-end un scénario suggéré par des enquêteurs sous couvert d'anonymat - une enquête interne est d'ailleurs en cours pour découvrir qui a parlé aux médias. Selon ces sources, le soir du 14 février, une dispute entre les deux amants aurait viré au drame. Or, la trame présentée par l'hebdomadaire dominical est loin de servir le sprinter.
Reeva respirait encore
Ainsi, Oscar Pistorius, 26 ans, aurait tiré une première balle depuis sa chambre tandis que Reeva Steenkamp trouvait refuge dans la salle de bain attenante. Dans la foulée, il aurait tiré trois coups de plus. L'athlète aurait en outre frappé la jeune femme avec une batte de cricket - retrouvée couverte de sang, selon cette même source - qui aurait également servie à défoncer la porte.
La star aux multiples titres olympiques aurait ensuite appelé son père à 3h20 et l'aurait prié de venir au plus vite. Il serait également entré en contact avec des amis et sa soeur mais n'aurait pas essayé de joindre les secours. Arrivés au domicile du champion, situé dans une résidence cossue ultra-surveillée, les proches prévenus par téléphone auraient découvert Pistorius en train de dévaler les escaliers. Il portait le corps de la mannequin de 29 ans dans ses bras, tremblant, et d'après City Press, Reeva Steenkamp respirait encore.
Moins d'une semaine après le drame, Pretoria vibrera ce mardi au rythme du duel de poids lourds qui promet de se tenir dans l'antre du tribunal d'instance de la ville. A 700 kilomètres de là, à Port Elisabeth, se dérouleront les obsèques de Reeva Steenkamp...
Julie Saulnier avec AFP, publié le 19/02/2013 à 07:30
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