Une lueur d’espoir vient éclairer la cellule sans fenêtre de Michel Thierry Atangana, incarcéré au Cameroun depuis 1997. Le président français François Hollande lui a adressé une lettre, datée du 21 janvier, qui vient d’être remise au prisonnier, et dans laquelle il l’assure de tout son soutien. "La France continuera de faire valoir au Cameroun le prix qu'elle attache à ce que votre cas bénéficie d'une attention particulière, en vue d'une issue rapide", écrit le chef de l’État français.Pour Dominique Sora, président du comité de soutien français à Michel Thierry Atangana, ces quelques mots sont synonymes d’espoir : "La lettre […] sort très largement de ce que l’on peut estimer comme étant le langage diplomatique habituel pour ce type de dossier puisque le président de la République prend très clairement position pour dire à quel point cette incarcération lui semble illégitime", a-t-il déclaré sur RFI.
La Cour suprême saisie
Manifestement, l’emprisonnement du Français dans les sous-sols du ministère de la Défense, à Yaoundé, a été longuement évoqué au cours de la visite du président camerounais Paul Biya en France, fin janvier.
La Cour suprême saisie
Manifestement, l’emprisonnement du Français dans les sous-sols du ministère de la Défense, à Yaoundé, a été longuement évoqué au cours de la visite du président camerounais Paul Biya en France, fin janvier.
"L’ambassade de France au Cameroun est aujourd’hui très investie sur le cas de Michel Atangana donc je pense que la France fait ce qu’elle a à faire", estime Dominique Soro. Interrogé sur le perron de l’Élysée sur le sort du prisonnier, le président camerounais avait répondu que la Cour suprême avait été saisie. "Nous attendons la décision de la Cour suprême pour voir ce qu’il y a lieu de faire", a-t-il poursuivi."Aujourd'hui, il est détenu arbitrairement pour des raisons purement politiques", dénonce son avocat, maître Philippe Missamou. Michel Atangana a été arrêté dans la foulée de l’interpellation du l’ex-numéro 2 camerounais, Titus Edzoa, qui s’était porté candidat face à Paul Biya à la présidentielle de 1997.
Un procès "sans avocats"
Titus Edzoa a été accusé de détournement de fonds dans le cadre d’un projet autoroutier. Michel Atangana, lui, présidait alors le comité de pilotage du projet et, dans ce cadre, rendait compte de ses activités à l’ancien secrétaire général de la République camerounaise.Michel Thierry Atangana, aujourd’hui 48 ans, est emprisonné depuis 16 ans dans une cellule de 8 m² sans lumière du jour. L’homme a été condamné une première fois à 15 ans de prison en 1997, "à l’issue d’un procès qui se déroula sans avocats entre 17 heures et 4 heures du matin", précise Dominique Soro dans une lettre ouverte publiée le 11 février dernier sur le Nouvel Observateur.
Il avait failli être libéré à l’occasion d’un non-lieu prononcé en 2008, mais le juge auteur de cette décision avait rapidement été écarté et, en octobre 2012, Michel Atangana avait été condamné en appel à 20 ans de prison. Il a toujours crié son innocence.
Il avait failli être libéré à l’occasion d’un non-lieu prononcé en 2008, mais le juge auteur de cette décision avait rapidement été écarté et, en octobre 2012, Michel Atangana avait été condamné en appel à 20 ans de prison. Il a toujours crié son innocence.
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