(Liberation 27/02/2013)
Au moins quatre personnes sont mortes après qu'un kamizake a
fait exploser le pick-up qu'il conduisait.
Un véhicule piégé a explosé
mardi soir à Kidal (extrême nord-est du Mali), ville où des troupes françaises
sont présentes, selon une source militaire française, ce qu’ont confirmé des
habitants et le responsable d’un groupe armé en faisant état d’au moins quatre
morts. «Un véhicule piégé a explosé à 19H30 (locales et GMT). L’attentat suicide
a été perpétré contre le check-point de la partie est de Kidal, tenu par le
MNLA», le Mouvement national de libération de l’Azawad (rébellion touareg), a
déclaré une source militaire jointe depuis Gao (environ 350 km au sud de
Kidal).
«C'était un kamikaze en pick-up. L’attaque ne visait pas
directement les Français, parce que l’attaque était dirigée vers l’extérieur (de
la ville) et non vers l’aéroport tenu par les Français», a indiqué la même
source, sans fournir de bilan.
L’attentat a également été annoncé à l’AFP
par le chef du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, groupe armé) présent dans
la ville avec le MNLA, ainsi que par un responsable du gouvernement, tous deux
joints au téléphone depuis Bamako.
«Une explosion à une barrière
militaire tenue à Kidal par le MIA a fait quatre à six morts dans nos rangs», a
déclaré Alghabass Ag Intalla, chef de ce groupe qui se dit islamiste «modéré» et
est une scission d’Ansar Dine. Il s’agissait «d’un véhicule piégé» qui a explosé
sur une des positions «du MIA à la sortie de Kidal. (...) Ce sont les kamikazes
qui ont fait le coup. Ils sont contre nous, contre les Français», a-t-il
dit.
Selon le responsable du gouvernorat de Kidal, «l’explosion de la
voiture piégée s’est déroulée au sud de Kidal, vers la route qui conduit à
Ménaka». «Il y a eu au moins quatre morts. (...) Tout le monde a peur ici à
Kidal. La voiture piégée est venue de l’intérieur de la ville de Kidal. Cela
fait peur, on ne sait pas si d’autres voitures piégées s’y trouvent», a-t-il
ajouté.
Dans un premier temps, une source militaire française jointe
depuis Gao avait parlé à l’AFP d’une explosion due à une destruction de
munitions.
La ville de Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, est la
capitale de la région du même nom abritant le massif des Ifoghas où sont
retranchés des combattants islamistes puissamment armés, que les soldats
français et tchadiens traquent depuis plusieurs semaines dans des opérations
aériennes et terrestres.
Le 21 février, le camp militaire français a été
visé par une attaque d’un kamikaze à bord d’un véhicule qui a explosé près du
site. Le conducteur a été tué sur le coup, selon des sources
concordantes.
Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de
l’Ouest (Mujao), groupe islamiste armé qui a occupé pendant plus de neuf mois de
grandes villes du Nord malien, a revendiqué cette attaque et annoncé d’autres
attentats suicide au Mali, sans plus de détails.
Les forces françaises
avaient repris fin janvier le contrôle de l’aéroport de Kidal, ancien bastion
islamiste, et quelque 1.800 soldats tchadiens sont arrivés depuis pour sécuriser
la ville où étaient déjà présents le MIA et le MNLA qui affirment collaborer
avec les Français dans la traque des islamistes armés.
Par AFP
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Liberation
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