(Afrik.com 26/02/2013) Le directeur général de la Radio-Centrafrique, M. David
Gbanga a engagé un bras de fer avec son ministre de tutelle, M. Christoph
Gazam-Betty. A l’origine, la suspension des émissions propagandistes et
révoltantes de la cellule de communication de la présidence de la République,
notamment « Yéso é linbgi ti inga » et « la vision du chef de l’Etat ».
«
Yeso é lingni ti inga » est une émission de la radio-Centrafrique réalisée et
animée par la cellule de communication de la présidence de la République.
Seulement, cette émission est très contestée par la plupart des Centrafricains
étant donné que le contenu est révoltant et que les animateurs sont amateurs ne
respectant ni la déontologie ni l’éthique dans leur présentation.
L’une
des missions assignées au gouvernement d’union nationale est de reformer
l’administration publique qui est devenue pourrissante et improductive. Or, les
réformes qui sont en train d’être mises en place par le gouvernement se heurtent
à une résistance farouche de certains cadres inféodés au parti du président de
la République.
Le Ministre de la communication, M. Christophe Gazam-Betty
a été empêché d’entrer à la radio par des éléments de la garde présidentielle
instruits dit-on d’en-haut. Son péché c’est d’avoir suspendu deux émissions de
la haine réalisées par la cellule de communication politique de la présidence de
la République, notamment « Yéso é lingbi ti inga » et « Vision du chef de l’Etat
», deux émissions intouchables nées de la volonté du Président Bozizé. Ces
rendez-vous télévisés répand à longueur de journées des injures, de la
grivoiserie, des propos d’appel à l’intolérance politique contre des fils du
pays qui osent penser différemment sur la gestion des affaires de leur propre
pays.
M. Gazam-Betty le savait. Il ne se faisait non plus d’illusion sur
la résistance farouche de Bozizé à une éventuelle décision de suspension de ces
espaces qui ont transformé les médias d’Etat en champs de propagande au service
d’un individu soit-il le président du parti au pouvoir. Or, en prenant fonction,
le patron de la communication a insisté sur la liberté des journalistes et
l’indépendance de l’appareil de communication de l’Etat. Raison pour laquelle,
il faudra bien prendre le taureau par les cornes si besoin en est réellement de
relever le défi de la gouvernance démocratique qui a discrédité le pays à ce
jour.
Mais d’où vient la force du directeur général de la radio au point
qu’il s’oppose à la décision de son ministre ? Certainement de Bozizé ou de ses
caciques qui parfois posent des actes à son insu. Mais là encore faut-il se
demander dans quel intérêt Bozizé ferait cela, puisque les accords de Libreville
ont tout ficelé d’avance et que la moindre erreur entrainera des conséquences
fatales pour son régime.
Signalons que lorsque le ministre Gazam-Betty a
appris qu’en dépit de la décision de suspension des émissions en question, le
directeur général de la radio publique en a fait passer sur les ondes, il a
tiqué et a pris immédiatement une décision, mais cette fois-ci pour supprimer
purement et simplement ces émissions. Une persistance dans la diffusion de cette
émission serait le bouton rouge pour une nouvelle situation de crise, puisque
cela peut entraîner la démission du ministre de la communication et ainsi
l’embrasement de tout le système.
Cette situation au Ministère de la
communication inspire certainement plus d’un observateur quant à la nature de la
cohabitation au sein de ce gouvernement d’union, surtout dans les ministères
occupés par les représentants du Séléka ayant pour ministre délégué, des
personnalités du régime au pouvoir.
mardi 26 février 2013 / par Fred
Krock
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