(France 24 18/02/2013)
Le président français, François Hollande, a adressé une
lettre à Michel Atangana, un Français emprisonné au Cameroun depuis 16 ans. Il
lui a assuré que Paris faisait son possible pour trouver une issue rapide à
cette affaire.
Une lueur d’espoir vient éclairer la cellule sans fenêtre
de Michel Thierry Atangana, incarcéré au Cameroun depuis 1997. Le président
français François Hollande lui a adressé une lettre, datée du 21 janvier, qui
vient d’être remise au prisonnier, et dans laquelle il l’assure de tout son
soutien. "La France continuera de faire valoir au Cameroun le prix qu'elle
attache à ce que votre cas bénéficie d'une attention particulière, en vue d'une
issue rapide", écrit le chef de l’État français.
Pour Dominique Sora,
président du comité de soutien français à Michel Thierry Atangana, ces quelques
mots sont synonymes d’espoir : "La lettre […] sort très largement de ce que l’on
peut estimer comme étant le langage diplomatique habituel pour ce type de
dossier puisque le président de la République prend très clairement position
pour dire à quel point cette incarcération lui semble illégitime", a-t-il
déclaré sur RFI.
La Cour suprême saisie
Manifestement,
l’emprisonnement du Français dans les sous-sols du ministère de la Défense, à
Yaoundé, a été longuement évoqué au cours de la visite du président camerounais
Paul Biya en France, fin janvier.
"L’ambassade de France au
Cameroun est aujourd’hui très investie sur le cas de Michel Atangana donc je
pense que la France fait ce qu’elle a à faire", estime Dominique Soro. Interrogé
sur le perron de l’Élysée sur le sort du prisonnier, le président camerounais
avait répondu que la Cour suprême avait été saisie. "Nous attendons la décision
de la Cour suprême pour voir ce qu’il y a lieu de faire", a-t-il
poursuivi.
"Aujourd'hui, il est détenu arbitrairement pour des raisons
purement politiques", dénonce son avocat, maître Philippe Missamou. Michel
Atangana a été arrêté dans la foulée de l’interpellation du l’ex-numéro 2
camerounais, Titus Edzoa, qui s’était porté candidat face à Paul Biya à la
présidentielle de 1997.
Un procès "sans
avocats"
Titus Edzoa a été accusé de détournement de fonds dans
le cadre d’un projet autoroutier. Michel Atangana, lui, présidait alors le
comité de pilotage du projet et, dans ce cadre, rendait compte de ses activités
à l’ancien secrétaire général de la République camerounaise.
Michel Thierry
Atangana, aujourd’hui 48 ans, est emprisonné depuis 16 ans dans une cellule de 8
m² sans lumière du jour. L’homme a été condamné une première fois à 15 ans de
prison en 1997, "à l’issue d’un procès qui se déroula sans avocats entre 17
heures et 4 heures du matin", précise Dominique Soro dans une lettre ouverte
publiée le 11 février dernier sur le Nouvel Observateur.
Il avait failli
être libéré à l’occasion d’un non-lieu prononcé en 2008, mais le juge auteur de
cette décision avait rapidement été écarté et, en octobre 2012, Michel Atangana
avait été condamné en appel à 20 ans de prison. Il a toujours crié son
innocence.
Par Antoine MARIOTTI
© Copyright France
24
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire