(Afrik.com 14/02/2013) Le dialogue est toujours difficile entre les autorités de
Bamako et les rebelles du Mouvement national de l’Azawad (MNLA). La France qui
met tout en œuvre pour que les deux parties s’assoient à la table des
négociations est dans une position très délicate, soutenant les autorités
maliennes, tout en évitant de froisser le MNLA.
Une autre guerre pourrait
bien se profiler au Mali. Il s’agit de la bataille des négociations entre Bamako
et les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Pour le
moment, c’est un dialogue de sourd qui oppose les deux parties. Le bras-de-fer
ne fait que commencer.
Les autorités de transition maliennes ont en effet
été claires : « Il n’y aura pas de négociations tant que le MNLA ne déposera pas
les armes, sinon le mouvement sera considéré comme un ennemi du Mali ». Mais la
rébellion du nord ne l’entend pas de cette oreille, arguant qu’il faut avant
tout garantir les pourparlers. « Si l’on dépose les armes, que va-t-on négocier
? », lance un responsable du mouvement contacté par Afrik.com.
Bamako
souhaite aussi que le MNLA reconnaisse « l’unité territoriale du Mali, qui est
indivisible ». Or le mouvement rebelle, qui a conscience de la difficulté
d’obtenir l’indépendance de l’Azawad, en raison de la ferme opposition des
autorités maliennes et françaises, a fait marche arrière. Il réclame toutefois
l’autodétermination de la région. Une situation qui met la France dans une
position très inconfortable, la plaçant au milieu des tensions entre les deux
parties. Paris, qui se hâte de mettre les mettre à la table des négociations,
soutient les autorités de transition malienne tout en évitant de froisser les
rebelles du MNLA.
Crise diplomatique
D’ailleurs, la crise
diplomatique entre les autorités françaises et les rebelles du nord a été évitée
de justesse. Suite à l’arrestation de quatre responsables de son mouvement par
l’armée malienne à Ménaka, le MNLA a publié un communiqué accusant la France
d’être à l’origine de ces interpellations. Des informations démenties par Paris,
qui a finalement apaisé les tensions, puisque « le communiqué a été suspendu »,
a assuré le représentant du MNLA en Europe, Moussa ag Assarid. « Nous avons été
contactés par les autorités françaises », admet-il, tout en refusant de
s’exprimer d’avantage sur le quiproquo.
Pour le moment, aucun transfert
des quatre responsables du MNLA interpellés n’est prévu vers Gao ou Bamako. Mais
ces derniers ne sont pas les seuls visés par les autorités maliennes. Ces
dernières ont également lancé un mandat d’arrêt contre tous les responsables du
MNLA pour leur « rébellion et association de malfaiteurs avec les groupes
islamistes ». Moussa ag Assarid, qui est concerné par cette mesure, a refusé
tout commentaire sur la question en dehors de son avocat.
Ces vives
tensions entre Bamako et le MNLA risquent de mettre en péril les négociations.
Paris sait que le dossier est sensible. Elle est consciente que le temps presse
et veut à tout prix éviter de nouvelles complications entre les deux parties. La
fracture entre l’opinion malienne et les rebelles du MNLA n’a jamais été aussi
grande.
Adulée il y a encore quelques semaines pour avoir libérée le
nord-Mali, la France est désormais accusée par une partie de la population de
soutenir et protéger le MNLA.
jeudi 14 février 2013 / par Assanatou Baldé
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