(BBC Afrique 06/10/2011)
Les audiences de confirmation des charges contre trois responsables kényans dans le camp de Kibaki ont pris fin mercredi devant la C.P.I. à la Haye aux Pays-bas.
Le vice-premier ministre, Uhuru Kenyatta, le directeur de cabinet de la présidence, Francis Muthaura, et l'ex-chef de la police, le général Hussein Ali, sont suspectés de cinq chefs de crimes contre l'humanité commis lors des violences qui avaient suivi l'élection présidentielle contestée de décembre 2007.
Au cours des douze jours d'audience, le procureur a présenté des dépositions écrites de témoins pour étayer sa thèse.
Selon l'accusation, les trois suspects ont conspiré et organisé des représailles contre les partisans du Mouvement démocratique orange, qui avaient lancé des attaques pour s'opposer à la réélection de Mwai Kibaki à la tête de l'Etat.
Les trois hommes présents dans le box auraient notamment financé le gang criminel des Mungiki.
La police aurait, à la demande des suspects, laissé les Mungiki commettre des meurtres, des viols et des pillages - notamment dans la vallée du Rift.
Cette thèse est jugée « ridicule » par les avocats des trois suspects qui dénoncent les faiblesses dans l'enquête du procureur.
Les avocats ont appelé plusieurs témoins à la barre, et Uhuru Kenyatta a lui-même déposé devant les trois juges.
Selon la défense, l'enquête n'a pas été menée correctement
Le vice-premier ministre a contesté avoir participé à des réunions avec les Mungiki, avançant notamment les preuves selon lesquelles il ne se trouvait pas sur les lieux à ce moment-là.
Francis Muthaura, le bras droit du président Mwaï Kibaki, a présenté une défense quasiment similaire.
L'ancien ambassadeur du Kenya aux Nations unies et à l'Union européenne a aussi affirmé n'avoir aucun mobile pour commettre de tels crimes.
Le chef de la police à l'époque Mohammed Hussein, a, quant à lui, souligné que sans lui, le pays aurait sombré dans l'anarchie et le Kenya serait devenu un vaste cimetière.
Ses avocats ont évoqué une police débordée et multi-ethnique, qui n'aurait pas, volontairement, laissé le champ libre au gang criminel des Mungiki pour attaquer les Kikuyu, comme l'affirme l'accusation.
Une première audience des charges pesant sur trois membres de l'O.D.M., le parti du Raïla Odinga, les anciens ministres William Ruto et Henry Kosgey, et le présentateur de radio Joshua Arap Sang, s'était tenue du 1 er au 8 septembre.
Egalement libres, les trois hommes avaient proclamé leur innocence.
Les juges devraient rendre leur décision d'ici décembre.
Selon l'accusation, plus de onze cents personnes avaient été tuées, plus de 3 500 blessées et plus d'un demi-million déplacées au cours des violences post-électorales de fin décembre 2007 à avril 2008.
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