(Afriscoop 04/05/2011)
(AfriSCOOP Lomé) — On devrait encore entendre parler du projet de loi Bodjona polémique qui encadre l’organisation des manifestations publiques au Togo. La cause, Faure Gnassingbé et Jean-Pierre Fabre ont affiché leur intransigeance sur la question, au cours de leurs dernières sorties médiatiques parallèles.
Dans son habituelle adresse au peuple, dans le cadre de la fête de l’indépendance, F. Gnassingbé, sur le volet politique de son discours, s’est appesanti d’une part sur les fruits de l’accord intervenu entre son parti et l’Ufc, fin mai 2010. Le président du Rpt a notamment souligné que « l’ouverture n’est pas un reniement de soi », en faisant allusion à cet accord. Avant d’ajouter que « le train de l’unité est en marche au Togo et ceux qui veulent, peuvent encore le rejoindre ». Propos allusifs sans ambages au Frac (Front républicain pour l’alternance et le changement). D’autre part, le président Faure a indiqué que « le droit de manifester sur la voie publique doit être protégé mais nécessite un cadre institutionnel et constitutionnel ». Une voie détournée pour le patron du Rpt de demander au Parlement de voter le projet de loi Bodjona toiletté. A cette occasion, l’ancien super ministre du Togo a « salué le consensus qui a prévalu lors du toilettage » de ce projet de loi.
Réponse du berger à la bergère !
A maintes et à plusieurs occasions, le Frac avait redit son « non » au projet de loi sus-cité. Ce samedi 30 avril 2011, la figure de proue de ce Front, M. Fabre, est revenu sur le sujet. En se mettant cette fois-ci dans la peau de « l’unique et véritable interlocuteur » (dans l’Opposition) auquel doit s’adresser le gouvernement togolais sur des questions sensibles touchant l’avenir du pays ! « Aucun consensus n’a été trouvé autour du projet de loi Bodjona », a rappelé l’ancien bras droit de Gil Olympio. Avant d’ajouter, sur un ton certain et déterminé : « Faure Gnassingbé doit s’adresser à moi en tant que leader du Frac pour discuter des grandes questions de l’heure. Car au Frac, nous avons une grande représentativité et légitimé au sein de la population ! Nous continuons à exiger le retrait de ce projet de loi Bodjona du processus de son vote ».
Car, soutient M. Fabre, « si le Rpt a pu céder sur la polémique autour des bustes présidentiels à la place de l’Indépendance, il peut également faire des concessions sur d’autres terrains. Nous n’avons pas oublié aussi l’exclusion de neuf de nos députés du Parlement. Nos démarches pour leur retour à l’Assemblée nationale poursuivent leur bonhomme de chemin ». Encore des déballages politiques en perspective.
par Jacques GANYRA
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