(Digitalcongo.net 04/05/2011)
La ministre des Transports est coupable de négligence, d’inconscience et d’incompétence. La tolérance zéro fait toujours son chemin et ce, sans état d’âme. Contrairement aux chants de sirène qu’on ne cesse d’entendre sur les plateaux de télévision.
Le président de la République Joseph Kabila Kabange vient de signer une ordonnance portant révocation de la ministre Marie-Laure Kawanda en charge des Transports et Voies de communications.
Subsidiairement à l’ordonnance présidentielle, le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication et des Médias Lambert Mende Omalanga a publié un communiqué du gouvernement. Ce communiqué explique en quelque sorte les raisons de cette révocation.
Suite aux naufrages successifs qui ont coûté la vie à plusieurs congolais sur le lac Kivu et la rivière Kasaï, le gouvernement de la République décrète un deuil national de trois jours à dater de ce mercredi 4 mai 2011.
Les couleurs nationales seront mises en berne sur toute l’étendue de la République au cours de cette période.
Le gouvernement de la République présente ses condoléances attristées à toutes les familles éprouvées. Ces catastrophes sont causées non seulement par des éléments naturels mais aussi par la négligence, l’inconscience et l’incompétence de certains agents publics et privés intervenant dans le secteur de la navigation dans notre pays.
C’est la raison pour laquelle Monsieur le Président de la République et le Gouvernement ont décidé de sanctionner sévèrement les responsables de ces catastrophes à quelque niveau de responsabilité qu’ils se trouvent ». Le communiqué date du 3 mai et porte la signature de Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et des Médias.
De nombreuses têtes risquent de tomber dans ce secteur
Le secteur de transport semble poursuivi par le signe indien. En quelque trois mois, on a enregistré autant d’accidents surtout sur les voies fluviales, lesquels emportent autant de vies humaines. Ces personnes voyagent généralement dans des embarcations dont les conditions de sécurité laissent fort à désirer.
Il y a quelques jours encore, un député national a eu à déplorer à la tribune de l’Assemblée nationale ces accidents à répétition tant sur le Lac Kivu que sur des rivières de la contrées. Il n’a pas eu froid aux yeux pour critiquer le gouvernement central et le gouvernement provincial qui ne prennent aucune disposition pour prévenir ce carnage à répétition.
La tête du ministère compétent vient d’être frappée d’une mesure de révocation au sein du gouvernement de la République. Logiquement, d’autres têtes au niveau du même ministère risquent de subir le même sort tant au niveau central qu’au niveau provincial. Ce n’est pas seulement au Kivu qu’on enregistre des accidents dans les rivières et autres affluents.
Selon nos sources d’information, le gouvernement provincial du Nord Kivu avait pourvu la province d’une douzaine d’embarcations que les gens pouvaient emprunter gratuitement pour faire des navettes entre Goma et Bukavu.
Mais, curieusement, à en croire toujours nos sources, ces embarcations ont plutôt servi à certains hommes d’affaires qui, de connivence avec les autorités provinciales, embarquaient leurs marchandises.
Les voyageurs, quant à eux, étaient toujours contraints d’emprunter des embarcations de fortune ; chacune pouvait prendre une centaine de personnes en plus de la charge des marchandises. Il ne faut pas s’étonner s’il y a souvent des naufrages dans ce coin de la République.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase
La révocation de la ministre Marie-Laure Kawanda n’étonne pas tellement l’opinion nationale. C’est un membre du gouvernement qui, depuis de longs mois, était déjà en sursis pour avoir maintes fois fait preuve d’insubordination caractérisée envers ses chefs hiérarchiques. Nous ne prendrons pour illustration que l’affaire de la suspension de l’Adg de l’Ogefrem Emile Ngoy l’année dernière.
On se rappellera que sur un simple communiqué de presse, la ministre concernée l’avait suspendu tout en nommant un autre Adg alors que cette prérogative ne revient qu’au seul Chef de l’Etat. Et pire, lorsque ce hiatus juridique était constaté à la Primature, le Premier ministre a enjoint la ministre à rapporter son arrêté mais elle s’est littéralement opposée à s’exécuter.
C’est alors que l’opinion s’est posée la question de savoir qui l’entêtait jusqu’à « désobéir » au Premier ministre qui est du même parti que elle, en l’occurrence le Palu. En tout cas, la pauvre dame était l’otage de ses « souffleurs » ou de ses « maîtres à penser » qui l’induisaient fréquemment en erreur dans plusieurs autres dossiers de ce ministère à problème.
A qui le prochain le tour ?
Après la révocation du vice-premier ministre et ministre de l’Emploi, du Travail et le Prévoyance sociale, celle du ministre du Développement rural et la démission du ministre de Commerce, le ministère de Transport et Voies de Communications est le quatrième poste devenu vacant au sein du gouvernement.
D’aucuns avaient pensé, il y a plusieurs semaines, que le chef du gouvernement sous la bénédiction du Chef de l’Etat procéderait à un remaniement ministériel mais … hélas. Ceux qui lorgnent déjà de remplacer les « révoqués » semblent déçus mais ne désarment pas encore au sein des partis politiques. Ils prennent encore leur mal en patience.
Entre-temps, la roue de la tolérance zéro ne continue pas moins de tourner et peut frapper n’importe qui et n’importe quand. Et tout le monde de se poser la question non moins pertinente : à qui le prochain tour ?
Selon certaines indiscrétions, ce remaniement serait imminent, probablement au moment où les gens ne s’y attendront pas.
Un fait est certain : l’on mettra aux affaires une équipe gouvernementale capable de d’affronter les échéances électorales dans le sens de permettre l’organisation des élections apaisées dans un pays qui n’a que trop souffert des crises.
Dans un communiqué officiel, le gouvernement décrète un deuil national de trois jours suite aux naufrages successifs sur le lac Kivu et la rivière Kasaï
Suite aux naufrages successifs qui ont coûté la vie à plusieurs Congolais sur le lac Kivu et la rivière Kasaï, le gouvernement de la République décrète un deuil national de trois jours à dater de mercredi 04 mai 2011.
Les couleurs nationales seront mises en berne sur toute l’étendue de la République au cours de cette période. Le gouvernement de la République présente ses condoléances attristées à toutes les familles éprouvées.
Ces catastrophes sont causées non seulement par des éléments naturels mais aussi par la négligence, l’inconscience et l’incompétence de certains agents publics et privés intervenant dans le secteur de la navigation dans notre pays.
C’est la raison pour laquelle Monsieur le Président de la République et le Gouvernement ont décidé de sanctionner sévèrement les responsables de ces catastrophes à quelque niveau de responsabilité qu’ils se trouvent.
Fait à Kinshasa, le 03 mai 2011.
Lambert Mende Omalanga
Motion d’information de l’honorable prof. Bapolisi Bahuga Paulin sur le naufrage d’une embarcation sur le lac Kivu le dimanche 24 avril 2011
Au cours de la plénière de l’Assemblée nationale de ce mercredi 27 avril 2011, l’Honorable Prof. Bapolisi Bahuga Paulin a pris la parole par motion d’information pour annoncer le naufrage d’une embarcation en planches communément appelée « boat » sur le lac Kivu.
D’après le bilan provisoire qu’il a rapporté, il y a eu plus de 100 morts, une trentaine de disparus et une dizaine de rescapés. Toutes les marchandises à bord ont sombré aussi.
Ce qui révolte et déconcerte l’élu d’ldjwi, c’est que c’est la enième noyade qui se fait dans ce lac sans émouvoir le Gouvernement et sans que ce dernier prenne des mesures préventives et adéquates pour sécuriser ces populations qui sont toujours obligées d’emprunter des moyens périlleux de transport lacustre.
En plus, le bac lac Kivu et 14 vedettes qui devraient contribuer à désenclaver ces populations insulaires d’ldjwi et riveraines de Kalehe et de Katana, ne remplissent pas leur mission et sont plutôt affectés exclusivement à des transactions commerciales qui rapportent des bénéfices juteux à des opérateurs économiques privés.
L’honorable Bapolisi a fini sa motion en demandant au Gouvernement non pas une quelconque assistance ponctuelle, mais plutôt de remettre ces bateaux de navigation lacustre au service de ces populations qui ont droit, elles aussi, à la protection et à la promotion par l’Etat congolais.
Kinshasa, le 02 Mai 2011.
Honorable Prof. Bapolisi Bahuga Paulin
Député National
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