(The Canadian Press 03/05/2011)
TRIPOLI, Libye — Plusieurs milliers de Libyens ont mené lundi le fils de Mouammar Kadhafi à son dernier repos alors que le bruit assourdissant des frappes aériennes de l'OTAN continuait de retentir à Tripoli.
Le leader libyen n'a pas assisté aux funérailles de Saif el-Arab, tué samedi par un missile de l'Alliance atlantique. Saif el-Islam et Mohammed, deux des frères aînés du jeune homme de 29 ans, étaient toutefois présents.
Tentant de se rapprocher du cercueil orné d'un drapeau libyen, la foule exhibait des signes de victoire et scandait «Vengeance, vengeance pour toi, Libye».
Trois petits-enfants du colonel Kadhafi, un bébé et deux bambins, ont également péri à la suite de l'attaque de samedi qui, selon l'OTAN, visait l'un des centres de contrôle et de commande du régime. Ils ont aussi été enterrés lundi.
Selon le porte-parole du gouvernement libyen, Mouammar Kadhafi et sa femme se trouvaient également dans le complexe bombardé mais s'en sont sortis indemnes. Il a accusé l'Alliance atlantique d'essayer d'assassiner le dirigeant.
Les représentants de l'OTAN ont nié qu'ils pourchassaient Kadhafi afin de sortir de l'impasse le conflit opposant depuis 10 semaines les troupes du leader libyen à celles des rebelles qui veulent le renverser.
Alors que Mouammar Kadhafi contrôle la majeure partie de l'ouest du pays, dont la capitale Tripoli, les insurgés ont la main mise sur l'est.
Le bombardement meurtrier de samedi n'a pas empêché Kadhafi de poursuivre son assaut contre Misrata, une ville portuaire de l'ouest de la Libye tenue par l'opposition.
Les forces pro-Kadhafi ont pilonné la cité, qui compte environ 300 000 habitants, et son port pendant des heures lundi matin et brièvement en après-midi, faisant au moins huit morts et 54 blessés selon des sources médicales.
Les rebelles ont réclamé à plusieurs reprises de l'OTAN qu'elle intensifie ses attaques contre les troupes du gouvernement libyen. «Nous demandons au monde de traiter Kadhafi comme il a traité Oussama ben Laden», a déclaré un médecin de Misrata en faisant référence au célèbre terroriste abattu au Pakistan par l'armée américaine tôt lundi.
Conformément au mandat confié par le Conseil de sécurité de l'ONU, le rôle de l'OTAN en Libye est de protéger la population civile. Mais les membres de la communauté internationale ne s'entendent pas tous sur ce que cela implique.
L'Afrique du Sud a affirmé lundi que les attaques contre les dirigeants et les représentants du gouvernement ne pouvaient que provoquer une montée des tensions et des affrontements dans les deux camps et rendre encore plus difficile la réconciliation.
Le pays a tenté de jouer le rôle de médiateur entre Mouammar Kadhafi et les rebelles, leur proposant de décréter un cessez-le-feu et de négocier. Les chefs de l'opposition ont toutefois déclaré qu'ils ne déposeraient les armes que lorsque le leader et sa famille auraient quitté le pouvoir, ce que Kadhafi refuse de faire.
De Ben Hubbard, Karin Laub, The Associated Press
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