(L'Express 08/06/2010)
BISSAU — Le Premier ministre bissau-guinéen Carlos Gomes Junior, absent du pays depuis plus d'un mois, a rencontré samedi à Paris le président de la Guinée-Bissau, Malam Bacai Sanha, mais ne lui a pas présenté sa démission, a déclaré lundi son cabinet, démentant une rumeur.
Dans un communiqué, le cabinet du Premier ministre dit avoir "été surpris ce (lundi) matin par l'information véhiculée dans la ville (Bissau) selon laquelle le Premier ministre Carlos Gomes Junior aurait présenté sa démission au président de la République lors de leur rencontre de Paris, le 5 juin".
"Cette information est fausse et infondée, nous tenons à la démentir formellement", a ajouté le cabinet.
Cette mise au point intervient dans un climat tendu, à Bissau, suite au renversement du chef d'état-major José Zamora Induta par son adjoint, le général Antonio Indjai, le 1er avril. Le Premier ministre avait alors été arrêté et séquestré pendant plusieurs heures par les militaires.
Le président et le chef du gouvernement, tous deux membres du même parti, entretiennent notoirement des relations difficiles qui se sont encore dégradées depuis ce soulèvement militaire du 1er avril.
Leur rencontre à Paris s'est faite "sous les auspice du président de la République soeur du Cap-Vert, le commandant Pedro Verona Rodrigues Pires", a souligné la présidence dans un bref communiqué, assurant qu'elle s'était "déroulée dans un climat de franche cordialité".
Mais selon des observateurs refusant d'être cités, les deux parties seraient restées chacune sur leurs positions inconciliables.
Le président avait prolongé son séjour à Paris après le sommet Afrique-France, afin de passer un contrôle médical à l'hôpital du Val-de-Grâce.
Quant au Premier ministre - absent de Bissau depuis la fin avril, officiellement pour raisons de santé - il était venu spécialement de Lisbonne pour cet entretien.
La présidence a annoncé que M. Bacai Sanha rentrerait à Bissau dans la semaine, mais n'a pas évoqué l'éventuel retour de M. Gomes Junior.
Depuis son indépendance du Portugal en 1974, la Guinée-Bissau a été régulièrement secouée par les coups d'Etat. En mars 2009, le président Joao Bernardo Vieira avait été tué par des militaires, quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major des armées.
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