(La Croix 15/01/2013)
Le groupe Anglo American Platinum (Amplats), durement touché
par les grèves dans les mines sud-africaines en 2012, a annoncé mardi qu'il
prévoyait de supprimer 14.000 emplois en Afrique du sud dans le cadre d'un vaste
plan de restructuration, en raison de la hausse des coûts et de la baisse des
cours du platine.
"En conséquences des évolutions de notre marché,
jusqu'à 14.000 emplois pourraient être affectés, dont 13.000 dans la région de
Rustenburg", la ceinture de platine au nord-ouest de Johannesburg, a indiqué le
numéro un mondial du platine dans un communiqué.
Le plan comprend la
fermeture de quatre puits dans la région de Rustenburg et la vente d'une mine,
détaille Amplats, ce qui réduirait sa production annuelle "d'environ 400.000
onces par an" pour aboutir à une fourchette allant de 2,1 à 2,3 millions
d'onces.
Lundi, Amplats avait prévenu ses actionnaires dans une note
publiée à la bourse de Johannesburg que l'action pourrait perdre de 491 à 628
cents de dollars pour 2012, soit une chute maximale de 136%.
Selon le
géant minier, certains sites sud-africains sont non rentables "depuis un certain
temps" déjà, essentiellement en raison de la mauvaise qualité du minerai et de
la hausse des coûts.
Les conflits sociaux de septembre/octobre ont fait
chuter la production de 306.000 onces, mais le pdg d'Amplats Chris Griffith a
assuré mardi matin que la restructuration était de toute façon nécessaire. "Les
grèves ne sont pas la raison de la restructuration de la société", a-t-il dit
sur la radio d'information 702.
Amplats va "essayer" de compenser les
destructions d'emplois dans les mines par des créations dans les secteurs de "la
construction de logements, de l'infrastructure et dans le développement de
petites entreprises" liées à l'activité minière, ajoute le
communiqué.
2012 a été une année noire pour les mines de platine
sud-africaines.
Dans la foulée de la grève chez Lonmin, à Marikana, où 34
mineurs ont été abattus par la police en août, les autres grandes mines de la
ceinture de platine de Rustenburg (nord) se sont peu à peu arrêtées en septembre
et octobre, les mineurs réclamant de substantielles augmentations de
salaire.
Les violences liées à ces conflits sociaux ont fait au total de
50 à 60 morts, dont un certain nombre dans des réglements de comptes entre
partisans de syndicats rivaux.
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