mercredi 30 janvier 2013

Condamné pour homosexualité, un Camerounais en appelle à Hollande

Julie Reynié
«M. Hollande, ici au Cameroun, je suis un considéré comme un délinquant car je suis homo. J'ai besoin de votre aide pour convaincre M. Biya d'annuler ma peine de trois ans de prison». Condamné pour avoir déclaré son amour à un autre homme, Roger Jean-Claude Mbedé, un étudiant camerounais de 33 ans, a demandé mercredi au français d'intervenir auprès de son homologue camerounais Paul Biya, en visite à , pour obtenir l'annulation de sa peine.«M. Hollande, ici au Cameroun, je suis un considéré comme un délinquant car je suis homo. J'ai besoin de votre aide pour convaincre M. Biya d'annuler ma peine de trois ans de prison». Condamné pour avoir déclaré son amour à un autre homme, Roger Jean-Claude Mbedé, un étudiant camerounais de 33 ans, a demandé mercredi au français d'intervenir auprès de son homologue camerounais Paul Biya, en visite à , pour obtenir l'annulation de sa peine.
Trois ans de prison pour des smsTout a commencé par des sms envoyés à un autre homme en mars 2011. Sur l'un d'eux, Roger Mbedé tient une pancarte en guise de déclaration : «Je suis très amoureux de toi». Mais le destinataire a rapidement alerté les gendarmes. qui ont débarqué dans le salon du dénonciateur où il discutait avec Roger.
M. Mbedé a ensuite été écroué à la prison Kondengui de Yaoundé, condamné le 28 avril 2011 à trois années de prison. Une peine confirmée en décembre dernier. « Cette condamnation est scandaleuse. Les conditions du délit d'homosexualité ne sont pas réalisées, comme le soutenait d'ailleurs le procureur », s'était indignée Me Saskia Ditisheim, avocate au barreau de Genève (Suisse) et présidente de la branche helvétique d'Avocats Sans Frontières sur le site de «Jeune Afrique».
Le droit camerounais condamne l'homosexualité. La loi prévoit une peine maximale de 5 ans pour pratiques homosexuelles. «Si l’article 347a est en vigueur depuis 1972, cela fait seulement quelques années qu'elle est appliquée avec grande force.», note le site du «Journal du Cameroun».
La semaine dernière, Amnesty International avait dénoncé dans un communiqué les mauvais traitements réservés aux homosexuels: «Les autorités arrêtent, détiennent et torturent systématiquement des personnes en raison de leur orientation sexuelle réelle ou supposée. Ces violations ont même augmenté depuis le milieu des années 2000.», dénonçait l'organisation.
Dans sa lettre à François Hollande, Roger Mbedé sollicite ainsi l'abrogation des «lois qui font de l'homosexualité un délit» au Cameroun.
Le président Biya se veut rassurant
Se dégageant de toute responsabilité, Paul Biya a déclaré, au terme de son entretien avec le président français : «Je n'ai pas abordé ce problème (de l'homosexualité) mais avant que je ne sois président, le code pénal punissait ce délit», ajoutant néanmoins que même si «c'est actuellement un délit», «il y a discussion. Les esprits peuvent évoluer dans un sens ou dans un autre».
Face à la presse, le président camerounais a tenu montrer un visage rassurant : «Nous avons appris que des gens détenus pour homosexualité ont été libérés. Donc il y a une évolution des esprits. Il ne faut pas désespérer», a-t-il assuré.
En janvier, deux autres Camerounais, condamné à 5 ans de prison pour homosexualité ont été acquittés en appel avant d'être libérés. Mais en 2011, 14 condamnations pour homosexualité ont été prononcées au Cameroun.

Voir la pétition de l'organisation All Out qui demande au pouvoir camerounais la libération de M. Mbedé en ligne ici.
VIDEO. Jean-Claude Roger Mbedé en prison



LeParisien.fr

1 commentaire:

  1. Domtcheu Christian05 février, 2013 02:15

    Comme Biya Hollande est respectueux des lois établies pour la bonne marche du pays et que je sache l’homosexualité est condamnée par le code pénal camerounais et dans ce sens la justice camerounaise ne fait qu’appliquer le droit existant et en conformité avec les exigences d’ordre international en matière de souveraineté des Etats et du respect du droit international

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