lundi 22 février 2010

Zoom sur Salou Djibo, nouvel Homme fort du Niger

(L'international Magazine 22/02/2010)
A 44 ans, le commandant Djibo Salou, natif de Namaro, à l’ouest du Niger, dirige le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), la junte qui a déposé jeudi le Président Mamadou Tandja.
Né le 15 avril 1965 à l’ouest de Niamey, sur les berges du fleuve Niger, cet ancien élève de l’Ecole militaire de Bouaké (Côte d’Ivoire), a dirigé plusieurs garnisons à l’intérieur du Niger, avant de prendre les rênes depuis 2005 de la Compagnie d’appui, l’unité blindé qui a mené l’assaut contre le palais présidentiel. Il a également fait ses études secondaires à Niamey jusqu’à l’obtention du baccalauréat.
Le commandant Djibo s’est spécialisé dans l’armement lourd en Chine, au cours d’un stage militaire, a-t-il dit à APA, après une brève déclaration tenue au cours de sa première apparition, depuis le putsch de jeudi. « Je suis serein, nous contrôlons la situation et nous avons mis en place un Conseil (Ndrl : CSRD) qui travaillera pour dénouer le problème », a-t-il souligné.
Interrogé sur les dossiers brûlants, il s’est gardé de toute déclaration ajoutant que « le moment viendra où nous nous adresserons à la population ». Il a par ailleurs invité ses compatriotes à « rester calme et sereins, car la situation est sous contrôle ».
Une mission internationale représentant l’ONU et les pays africains, en visite dimanche dans le pays, a estimé avoir reçu de Djibo les "garanties necéssaires" quant à une normalisation de la situation. Répondant aux nombreux appels de la communauté internationale, la junte a annoncé samedi des élections, sans préciser de date.
La délégation internationale, qui devait repartir dans la soirée, a indiqué qu’une nouvelle Constitution serait élaborée, dans le cadre d’un dialogue "avec toutes les forces vives de la nation".
Outre M. Chambas, elle comprenait Saïd Djinnit, représentant du secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest, et Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA). Elle s’était rendue au Niger pour faire un point de la situation après le putsch.
Autre gage de bonne volonté, les Hommes de Djibo ont annoncé samedi la libération de ministres qu’ils détenaient. Toutefois, le colonel Hima a déclaré dimanche à des journalistes que l’ancien Premier ministre, l’ancien ministre de l’Intérieur et l’ancien ministre des Finances étaient toujours retenus "pour leur sécurité". "M. Tandja est dans un local appartenant à l’intendance de la présidence et est gardé dans de très bonnes conditions", a poursuivi le colonel.
Deux responsables de l’ex-parti au pouvoir, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD), ont affirmé dimanche à l’AFP qu’outre M. Tandja, sept ministres restaient aux mains des militaires. Selon eux, il s’agit des ministres de l’Intérieur, de l’Equipement, des Finances, des Affaires étrangères, des Transports, de la Défense et de la Justice.
La communauté internationale a largement condamné ce coup et appelé à un retour à la démocratie après avoir vivement critiqué ces derniers mois M. Tandja. Estimant que l’armée avait mis fin à une dérive autocratique, la rue a donné son appui à la junte. Au moins 10.000 personnes ont ainsi défilé samedi à Niamey, lançant des "Vive l’armée nigérienne !" et "Vive le CSRD !".
Dimanche, de nouvelles manifestations pro-junte de "plusieurs milliers de personnes" ont eu lieu à Zinder, deuxième ville du pays, a rapporté la radio publique Voix du Sahel, et à Dosso (sud) et Tahoua (ouest). Aucun trouble significatif n’a été signalé depuis le coup d’Etat.
Le Niger, vaste pays sahélien et important producteur d’uranium, est plongé dans une grave crise politique depuis que M. Tandja, dont le dernier quinquennat s’achevait en décembre, s’était maintenu au pouvoir en faisant adopter une Constitution prolongeant son mandat.
Linternationalmagazine.com

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