jeudi 25 février 2010

RDC/UNIKIN : Les professeurs décident d'aller en grève

Muzito 2 vient d’être cueilli à froid, diraient certains. Alors que l’on est en pleine opération de remise et reprise, du moins pour les ministères qui ont changé de titulaires, les professeurs de l’Enseignement supérieur et universitaire sont en grève. Une grève effective constatée à Kinshasa. Mais le mouvement, selon les milieux concernés, est suivi sur toute l’étendue du pays.

Et pourtant, dans un ultimatum lancé le 30 janvier 2010 par l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa, APUKIN , un délai de 15 jours a été accordé au gouvernement afin d’apporter des réponses satisfaisantes en vue de l’amélioration des conditions sociales des professeurs. Le corps enseignant du primaire et du secondaire risque d’emboîter le pas pendant que les fonctionnaires et agents de l’Etat sont aux aguets. Ça sent mauvais.
Pas des cours hier lundi dans les universités et instituts supérieurs publics de la ville de Kinshasa. Les professeurs ont décidé d’aller en grève. Selon de informations concordantes, le mouvement ne s’arrête pas seulement à Kinshasa. La grève concerne tous les professeurs de l’Enseignement supérieur et universitaire de la République démocratique du Congo.
Et pourtant, le 30 janvier 2010, lors de l’Assemblée générale de l’Association des professeurs, APUKIN, à l’UNIKIN, la menace de grève avait été brandie. Un ultimatum de 15 jours avait été lancé à l’endroit du gouverner pour apporter des solutions satisfaisantes.
Dans leurs revendications, les professeurs exigent l’amélioration de leurs conditions salariales. En effet, le 24 janvier 2010 la déclaration du corps professoral portait sur l’augmentation de l’enveloppe salariale des professeurs. Cette déclaration était consécutive aux réunions d’évaluation qui venaient de succéder avec ce constat amer que le gouvernement était loin d’apporter des solutions attendues par les professeurs. Bien plus, malgré tous les bruits enregistrés autour des recettes additionnelles entre le gouvernement et le Parlement, les professeurs sont restés incrédules. Ils n’entrevoient pas de lueur d’espoir. Ils n’y croient pas non plus en l’aboutissement heureux des négociations en cours.
Pendant combien de temps va durer cette grève ? Tout dépendra de la capacité du gouvernement de négocier avec les grévistes. Surtout de les convaincre en brandissant ce qui a été retenu dans le Budget 2010. Car, au terme de la deuxième lecture de la loi financière au Parlement, le Sénat et l’Assemblée nationale ont placé le gouvernement devant ses responsabilités en ce qui concerne les recettes additionnelles.
Maintenant que la loi financière a été promulguée par le chef de l’Etat, des directives précises données pour améliorer la condition salariale de la population, c’est le moment crucial de faire parler les graphiques et les statistiques.
CRAINDRE L’EFFET D’ENTRAINEMENT
Autant le gouvernement aura rapidement la résolution cette situation des professeurs, autant il aura évité de se prendre dans l’engrenage des revendications sociales. Car il faut éviter les effets d’entraînement dans d’autres secteurs de la vie nationale, surtout que la dépréciation monétaire risque de faire monter le ton d’un cran.
Pour demeurer dans le secteur de l’Enseignement et de l’Education, il y a lieu de noter que le corps enseignant du secteur primaire et secondaire est aux aguets. Il n’a jamais baissé la garde et continue à appeler le gouvernement à accorder plus d’attention à ses revendications.
Dans le même ordre d’idées, les fonctionnaires et agents de l’Etat pourraient entrer dans la danse. Au fait, les dernières graphiques du Premier ministre sur l’Accord de Mbudi serviraient de détonateur. La question maintenant est celle de savoir, conformément à la politique du gouvernement telle que développée par le Premier ministre lors de son dernier point de presse, que ce schéma est réalisable. C’est-à-dire, en ce qui concerne l’application des trois paliers de Mbudi et si les objectifs 2007 -2010, 2011 – 2015 et 2016 -2020 ne sont pas démagogues.
Epreuve sérieuse pour le gouvernement confronté à l’agitation sociale tout au début de l’exécution de son programme 2010. Le gouvernement est bien obligé, devant ses partenaires sociaux, de revenir sur les grandes lignes de son budget, de rassurer sur sa capacité à maîtriser ses ressources propres pour améliorer les recettes additionnelles. Tout discours démagogique ou solution en dehors du Budget 2010 compromettrait la bonne exécution du programme gouvernemental 2010. Au-delà, les chances d’atteindre le point d’achèvement.
Dans tout cela, ce sont toujours les parents qui paient la grande facture. Après avoir remué ciel et terre pour s’acquitter des obligations académiques, tenu chaque mois à trouver les 10 dollars de chaque cours qu’imposent les professeurs, ils voient leurs enfants privés de cours. Avec tous les risques de connaître une année académique blanche.
LES AUDITOIRE SCELLEES
Outre l’arrêt de travail, les auditoires sont scellés à l’Unikin. Les professeurs durcissent le ton et les étudiants en appellent à la compréhension du gouvernement pour qu’une solution soit trouvée, au risque de connaître une année académique blanche.

Publié le 25-02-2010 Source : congoplanete.com Auteur : congoplanete.com

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