jeudi 25 février 2010

Plusieurs Rwandais se montrent peu enthousiastes à l'idée de l'arrivée dans leur pays du président français Nicolas Sarkozy et aucun plan officiel de mobilisation du public n'est programmé dans le cadre de sa visite, le 26 février à Kigali, prévue pour sceller la réconciliation franco-rwandaise après la longue brouille liée à la responsabilité présumée de la France dans le génocide de 1994.

Plusieurs Rwandais se montrent peu enthousiastes à l'idée de l'arrivée dans leur pays du président français Nicolas Sarkozy et aucun plan officiel de mobilisation du public n'est programmé dans le cadre de sa visite, le 26 février à Kigali, prévue pour sceller la réconciliation franco-rwandaise après la longue brouille liée à la responsabilité présumée de la France dans le génocide de 1994.

La visite du chef de l'Etat français à Kigali marquera la deuxième étape d'une mini-tournée africaine qu'il a entamée par Libreville (Gabon) ce 24 février.
Alors que la tradition de la visite des chefs d'Etat étrangers au Rwanda se manifeste d'habitude par plusieurs annonces diffusées sur les ondes de Radio Rwanda (publique) ainsi que la rénovation de certaines infrastructures tout au long de la route menant à l'aéroport international de Kigali, le public rwandais ne s’est pas mobilisé dans cette campagne pour cette fois.
D'autre part, plusieurs médias rwandais restent toujours silencieux sur la visite d'un chef de l'Etat français dans ce pays d'Afrique centrale depuis 29 ans, tandis que le récent communiqué diffusé par le ministère rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération régionale n'annonçait que la date de l'arrivée de M. Sarkozy sans fournir plus de détails sur l'objet de son séjour.
Pour leur part, les milieux intellectuels rwandais cités par les médias locaux évoquent les péripéties d'une relation difficile entre la France et le Rwanda comparant la visite de M. Sarkozy à la "passion" de cercles impliqués dans la promotion et le suivi des intérêts français en Afrique.
« La politique de la France devrait sans doute changer vis-à-vis d'un pays qui avait su encaisser treize années d'hostilité, pour devenir un modèle de reconstruction et un acteur régional respecté en Afrique des Grands Lacs », affirme Faustin Kagame, un universitaire rwandais.
De son côté, le journal indépendant "Umuseso" adopte un style acerbe, affirmant que « la visite du président français Nicolas Sarkozy au Rwanda intervient sans qu'aucun litige à l'origine de la rupture des relations bilatérales entre les deux pays ne soit encore réglé ».
« La visite du président français, qui intervient pour concrétiser la reprise des relations bilatérales entre le Rwanda et la France n'augure pas de bons lendemains (?) Les mandats d'arrêts internationaux émis par le juge français pour plusieurs personnalités rwandaises restent toujours valides », observe "Umuseso".
Le quotidien "The New Times" annonce pour sa part qu'au cours de son séjour au Rwanda, le président Sarkozy devra se rendre au mémorial du génocide de Kigali où il doit déposer une gerbe de fleurs sur les tombes où sont inhumés les quelque 280.000 restes des corps des victimes de ces tragédies, alors que le journal gouvernemental "Imvaho" parle d'un nouvel "élan dans les relations franco-rwandaises".
Le 30 novembre 2009, le Rwanda et la France ont annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques rompues le 26 novembre 2006 et la justice française a annoncé début 2010 la création au tribunal de Grande instance de Paris d'un pôle spécialisé dans la poursuite de présumés génocidaires réfugiés sur le territoire français.

Publié le 24-02-2010 Source : Afrique en ligne Auteur : Gaboneco

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