jeudi 18 février 2010

Elections 2011, l’incertitude plane encore !

(KongoTimes 18/02/2010)
Alors que le personnel de la CEI réclame 10 mois d’arriérés de salaires et que le Gouvernement tarde à verser sa quote-part financière, la révision du fichier électoral, qui avait déjà pris du retard, est aujourd’hui complètement à l’arrêt.
Lancées en catastrophe en juillet 2009 à Kinshasa, les opérations de révision du fichier électoral se sont arrêtées dans les mêmes conditions. Prévues également en provinces, après l’étape déjà réalisée à Kinshasa, lesdites opérations n’ont jamais débuté. Du côté de la Commission électorale indépendante (CEI), on reste catégorique. On s’arc-boute sur une position collective du payement de dix mois d’arriérés de salaires. Cette condition, affirme un haut cadre de la CEI, joint hier au téléphone, constitue un préalable majeur pour la poursuite des opérations de révision du fichier électoral en provinces.
Comme on peut le constater, le non paiement des salaires pendant dix mois, est l’une des causes qui bloquent l’actualisation du fichier électoral. Une autre attente de la Cei est la quote-part du Gouvernement central au processus électoral de 2011. Autrement dit, l’Exécutif central n’a pas encore, jusqu’ici, participé financièrement aux prochaines échéances. Une autre attente de la Cei encore, c’est le vote et la promulgation des textes légaux portant organisation des élections locales, législatives et présidentielle.
En ce qui concerne le vote et l’adoption des lois, il est important de souligner que la matière est inscrite en bonne place dans l’ordre du jour de la session extraordinaire de janvier 2010. Cependant, au cas où ce point serait abordé, il sera spécialement question de la loi portant création et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devant remplacer la Cei. A ce sujet, le ministre de l’Intérieur, Célestin Mbuyu, a déjà fait l’économie du texte de cette loi lors d’une séance de travail qu’il a eue, voici une semaine, avec les experts du Parlement au Palais du peuple.
LE BATIMENT DE LA CEI SÉCHÉ
En attendant, les choses vont mal à la Cei. Le siège de la commission, comme une coquille vide, connaît une baisse sensible d’activités. Et pour cause, la plupart des employés de la Cei ont décidé de ne plus fréquenter le siège de cette institution pour manifester leur mécontentement. Parmi les mécontents, figure un agent de la Cei qui a décidé d’observer une grève de la faim. Selon la source d’information contactée, la victime se trouve présentement dans un hôpital de Kinshasa où elle est admise pour des soins.
Par ailleurs, notre interlocuteur affirme que des mémorandums de différents membres des bureaux provinciaux de la Cei s’accumulent sur la table du président de cette institution, l’abbé Apollinaire Malu Malu. « Dans ces documents, les agents de la Cei ne revendiquent qu’une chose : le paiement de leurs arriérés, condition sine qua non au lancement d’une quelconque opération électorale », a-t-on appris hier. Lors de son message à la nation, via le Congrès le 07 décembre 2009, le Chef de l’Etat avait émis le vœu de voir les élections locales et législatives, se tenir au début de l’année 2011.
Tous ces éléments mis ensemble, certains observateurs se hâtent d’émettre le doute sur la tenue effective des élections en 2011. A tout le moins, ils pensent que les échéances électorales à venir restent encore très hypothétiques. Il est aussi important de préciser qu’au cours du processus électoral de 2006, la Mission d’observation des Nations unies au Congo (MONUC), avait joué un rôle non négligeable, notamment dans le transport et le déploiement des kits électoraux.
Les choses risquent de se compliquer davantage quand on sait que le mandat de la Mission onusienne en RD Congo s’achève au courant de cette année, soit officiellement en mai prochain, alors que le Gouvernement demande à la MONUC un plan de désengagement, comme pour lui montrer la porte de sortie. Cependant, une légitime question se pose : le Gouvernement local aura-t-il suffisamment de moyens pour jouer le même rôle que la Monuc dans le transport du matériel électoral ? La question reste suspendue sur les lèvres de plus d’un observateur. Quoique l’on dise, l’incertitude gagne des esprits et le doute persiste sur l’organisation des élections en 2011.

18/02/2010 Laurel KANKOLE

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