mardi 16 février 2010

Sortie progressive de la RDC de la zone des turbulences constatée par « The Guardian » de Londres

(Digitalcongo.net 16/02/2010)
On eût dit la confirmation de l’assurance donnée par le président de la République devant le Congrès du Parlement quand il déclarait fermement que la RDC allait mieux aujourd’hui qu’hier : le grand journal britannique « The Guardian » publie un édifiant reportage sur l’indéniable redressement actuel du pays.
Après des années de guerre qui ont provoqué la destruction et la mi­sère le pays panse lente­ment ses plaies. Tout n’est pas parfait, mais assurément cela va mieux. En cherchant bien, à Goma, ville de l’Est de la Républi­que démocratique du Congo (RDC), vous pourrez trouver une plage. Cette maigre bande her­beuse et pierreuse descend en pente douce vers l’imposant lac Kivu. Mais ce n’en est pas moins une plage. J’y ai vu des mères et leurs enfants courir vers l’eau avec des jerricans jaunes.
Une femme assise tenait un enfant sous un bras tout en découpant des racines de manioc avec sa main libre. Elle en a distribué à d’autres femmes qui portaient en équilibre sur la tête d’énormes assiettes de tilapuas, des sortes de carpes. Tout était calme jusqu’au moment où un cri violent a dé­chiré l’atmosphère.
J’ai levé les yeux et j’ai vu un policier de grande taille qui s’avançait vers moi à grands pas hurlant en français et agitant les bras. Il m’a ordonné de lui donner mon caméscope de poche et je me suis exécuté.
D’autres policiers, en uniforme et en civil, certains armés de fusils , sont apparus, comme surgis de nulle part, avec le même air hostile. « C’est peut-être un espion qui prend des photos pour les mon­trer à l’ennemi » a grommelé l’un d’entre eux. En un éclair, le rythme lent de cette journée s’est accéléré. Je sentais la situation m’échapper. C’était comme tom­ber en chute libre et ne pas sa­voir quand on l’a touché le fond. Alors j’ai décidé de rester calme et de ne pas faire un geste.
Heu­reusement, j’étais accompagné par un collègue congolais. C’est lui qui a parlé à ma place. Pa­tiemment, il a débattu avec les forces de l’ordre et leur a mon­tré mon accréditation de presse qui valait 250 dollars. Des hommes ont continué à se masser autour de nous, gesticu­lant, braillant en français. Puis mon ami m’a dit qu’il appellerait leur chef pour régler la question, sa colère indignée a alors miraculeusement laissé place à des sourires enjoués. « Bonjour, je m’appelle Philippe », a déclaré le premier policier en me serrant la main avant de me rendre mon accréditation ainsi que ma Ca­méra d’un geste théâtral.
Plus tard, je me suis re­trouvé dans le cadre plus confor­table d’un bar d’hôtel sur la Ri­viera congolaise. « J’appelle ça l’enfer au paradis », me dit le re­présentant d’une organisation humanitaire, tirant sur sa ciga­rette alors que la pluie du soir commençait à tomber douce­ment sur le lac. L’enfer, ce sont des décennies de guerre des millions de morts et l’un des taux de viols les plus élevés du monde « près de 5 000 cas de viols ont été rapportés dans la province du Sud-Kivu au cours des six pre­miers mois de 2009 ». Certes les combats entre l’armée congo­laise comprenant d’anciennes factions rebelles, et des groupes armés se poursuivent dans la jun­gle. Mais l’alliance tactique en­tre le Congo et le Rwanda en amène beaucoup à penser avec prudence, que la fin du conflit pourrait être proche.
Certaines des victimes se rendent à l’hôpital Real Africa de Goma. Entièrement détruit par une éruption volcanique en 2002, il a été reconstruit. Dans une salle d’urgences, j’ai demandé au Dr Lwango Kibishwa si, après tou­tes ces années, il gardait une lueur d’espoir. « Oui, m’a-t-il ré­pondu. Il y a eu des affronte­ments dans d’autres pays, en Amérique, en Afrique du Sud. Aujourd’hui, c’est fini. Un jour, nous aussi nous vivrons en paix » Lyn Lusi, la responsable des programmes d’intervention exté­rieure de l’hôpital, est Originaire de Grande-Bretagne. Elle a vécu au Congo pendant près de qua­rante ans et j’étais curieux de savoir ce qu’elle pensait du climat politique en 2010. « L’opti­misme est de retour, assure-t-­elle. Je sais que les étrangers qui viennent ici et ne connaissent pas le Congo sont effarés de voir comment les choses se passent. Ils disent que c’est un pays épouvantable. Mais nous qui sommes ici depuis longtemps, nous avons des raisons d’espérer.
Je vois beaucoup de changements posi­tifs, même si la situation ne va pas changer du jour au lendemain ». J’ai repris ma voiture et je suis reparti, cahin-caha. J’ai longé le portail d’acier des agen­ces d’aide et des ONG je suis passé devant des échoppes en bois proposant des coupes de cheveux ou des bonbons. j’ai laissé derrière moi l’immense façade en béton de l’université de Goma. D’innombrables mo­tocyclistes se faufilaient entre les Land-Rover, traversant dans une course folle cette agglomération congestionnée. Goma est bruyante, trépidante mordante, empreinte d’une magie brute. Dans cette ville miséreuse cons­truite sur un sol volcanique, peu de gens ont l’électricité, mais ils génèrent leur propre énergie cinétique.
Machette dans une main, téléphone : dans l’autre
Je me suis rendu dans le Nord, en pleine campagne, j’ai traversé d’énormes canyons ver­doyants, dont les terres comptent parmi les plus fertiles de la pla­nète. Des villages aux maisons en adobe blanc immaculés se tenaient en rang devant le maître du village. Des antilopes galopaient dans la savane à perte de vue, un élé­phant traînassait des papillons s’amoncelaient sur la route de terre tels des éclats de vitraux blancs, bleu ciel et jaune fluores­cent.
Tout cela, c’est la « vraie Afrique » urbaine et rurale comme le reste du monde se plait souvent à l’imaginer. C’est là qu’on est censé se ressourcer, « se retrouver » et chasser les toxines de l’Occident décadent. C’est l’Afrique enchantée telle qu’on la retrouve sur les visages du National Géographie, le continent de « Faure » exotique.
Mais qu’y a-t-il de si afri­cain à parler français, la langue du commerce et du pouvoir au Congo ? A conduire une moto de fabrication chinoise ? A porter des maillots de Chelsea ou du Real Madrid ? A conduire des camions doit le pare-brise est orné d’autocollants qui proclament « Jésus est le Seigneur » ou « Jé­rusalem ». Aujourd’hui, le paysan congolais tient une machette dans une main et un téléphone porta­ble dans l’autre.
L’Afrique est insaisissable dans sa diversité et son dynamisme. Le Congo n’est ni plus ni moins africain que le Caire ou Le Cap, il est plutôt l’une des facettes d’un même diamant.
La RDC vers un système de gouvernance démocratique stable et légitime
La RDC, après des années de guerres, suivies d’une transition politique issue d’un processus électoral démocratique, a défini à travers son gouvernement et conjointement avec ses partenaires internationaux un système de gouvernance axé sur le développement humain durable. Le programme gouvernance, d’une durée de cinq ans 2008-2012, a été élaboré pour accompagner le Gouvernement dans la mise en oeuvre des stratégies nationales d’amélioration de la gouvernance.
Le programme est né sur base des concertations et consultations élargies avec le Gouvernement de la RDC, le Parlement, les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers. Ce programme s’inscrit dans le Document de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (DSCRP). Il est structuré de façon programmatique et diversifie ses interventions simultanées sur tout le territoire congolais à travers cinq composantes.
Cela, afin d’aborder les principaux problèmes durables. Les principaux axes d’interventions de ce programme s’orientent vers les priorités nationales dans le domaine de la gouvernance. Ces axes d’interventions visent à consolider les acquis de la transition politique et à entreprendre de nouvelles actions en synergie avec les interventions planifiées par les autres partenaires techniques et financiers. Le programme gouvernance nécessite pour toute sa durée, un budget global de 388.499.800 dollars américains. Ce financement est apporté par seize bailleurs de fonds internationaux.
A court terme, le programme vise à accompagner la mise en place du nouveau système politique issu des élections et de la réforme constitutionnelle en préparant les institutions dès l’exercice de leurs mandats et fonctions respectifs dans un environnement de sécurité humaine soutenue. Dans le moyen et long terme, ce programme servira de cadre global d’intervention du Gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers dans le domaine de la gouvernance démocratique en RDC.
L’objectif global de ce programme est d’appuyer la mise en place d’un système de gouvernance démocratique stable et légitime favorisant le développement humain durable. En tenant compte des défis prioritaires déterminés par le DSCRP, le présent programme vise à assister le Gouvernement dans la réalisation des objectifs de développement, à savoir, l’accroissement de l’accès et la participation citoyenne au système politique, l’amélioration des performances de l’administration et l’accès de base des institutions publiques, la consolidation de l’unité, la réconciliation nationales et la sécurité des personnes et des biens, l’appui à l’instauration et renforcement de la transparence et de la reddition des comptes dans la gestion de la chose publique...

Simard Simon Tsoumbou/David Smith/Le Potentie

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