vendredi 8 février 2013

Mali : les forces françaises et tchadiennes à Aguelhok

(Le Monde 08/02/2013) Des soldats français et tchadiens sont arrivés jeudi 7 février au soir à Aguelhok, à 160 kilomètres au nord de Kidal, dans l'extrême nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, le dernier fief des groupes islamistes armés, a-t-on appris de sources concordantes maliennes.
La région, à 200 kilomètres au nord de Kidal, est la cible depuis plusieurs jours d'intenses frappes aériennes françaises visant des dépôts logistiques et des centres d'entraînement des groupes islamistes, selon le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Thierry Burkhard.
Aguelhok et Tessalit se situent dans le massif des Ifoghas, vaste zone de montagnes et de grottes où, selon des experts et des sources de sécurité, une bonne partie des chefs et des combattants des groupes islamistes se sont réfugiés.
Parmi eux se trouveraient l'Algérien Abou Zeïd, un des émirs les plus radicaux d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine ("Défenseurs de l'islam"), un ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal, qui connaît parfaitement la région.
RANÇON VERSÉE POUR LES OTAGES D'AREVA
C'est aussi dans cette région du massif des Ifoghas, vaste zone de montagnes et de grottes, que les sept otages français au Sahel seraient détenus. Selon Vicki Huddleston, l'ancienne ambassadrice américaine au Mali, la France a payé une rançon d'environ 17 millions de dollars pour la libération de quatre otages français enlevés au Niger en 2010. "Il y a deux ans, AQMI a pris des Français en otages dans une mine d'uranium au nord du Niger, et pour faire libérer ces otages la France a payé une rançon d'environ 17 millions de dollars, déclare dans cette interview Vicki J. Huddleston. Les rançons, comme toutes les rançons, ont été payées indirectement. Elles ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite elles sont retournées, du moins une partie, aux salafistes."
L'ambassadrice, aujourd'hui à la retraite, a également été responsable des affaires africaines au département d'Etat. L'entretien a eu lieu jeudi en duplex entre Albuquerque (Nouveau-Mexique) et Washington, selon iTélé. Les quatre otages pour lesquels une rançon aurait été versée, selon la diplomate, ont été enlevés à Arlit, au Niger, le 16 septembre 2010. Deux autres otages français ont été enlevés à Hombori (Mali) le 24 novembre 2011 et un autre le 20 novembre 2012 près de Kayes (Mali).

Le Monde.fr avec AFP | 08.02.2013 à 06h28 • Mis à jour le 08.02.2013 à 08h07
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