(Le Monde 04/02/2013)
Un haut responsable d'Ansar Eddine ("défenseurs de
l'islam"), un des groupes islamistes qui a occupé pendant des mois le nord du
Mali et commis de nombreuses exactions, aurait été arrêté près de la frontière
algérienne.
"Mohamed Moussa Ag Mouhamed, le numéro trois d'Ansar Eddine,
celui qui ordonnait de couper les mains, a été arrêté par un groupe armé. Il est
conduit vers Kidal", a annoncé une source de sécurité malienne. L'information a
été confirmée par un fonctionnaire au gouvernorat de Kidal, Abdoulaye Touré.
"C'était l'idéologue d'Ansar Eddine à Tombouctou, la tête pensante de
l'organisation là-bas. Il a été arrêté à In Hallil, près de la frontière
algérienne par un groupe arme allié. Il est en route pour Kidal", a précisé
Abdoulaye Touré, sans plus de détails.
Les sources n'ont pas précisé qui
avait arrêté Mohamed Moussa. Présenté par des habitants de Tombouctou comme un
Touareg originaire de la région, il a été décrit comme le responsable de la
"police islamique" faisant régner la terreur, selon des témoignages recueillis
ces derniers jours dans cette ville située à 900 km de
Bamako.
RENFORCEMENT DES CONTINGENTS À KIDAL
Kidal, à 1 500 km de
Bamako, a longtemps été le bastion d'Ansar Eddine. Mais, avant même l'arrivée
dans la nuit du 29 au 30 janvier de soldats français qui ont pris le contrôle de
l'aéroport de la ville, elle était passée sous le contrôle du Mouvement
islamique de l'Azawad (MIA, groupe dissident d'Ansar Eddine) et du Mouvement
national pour la libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg).
Ces
deux groupes ont affirmé soutenir l'entrée des soldats français à Kidal, mais
refusent la présence de militaires maliens et ouest-africains, notamment par
crainte d'exactions contre les membres des communautés arabe et touareg de la
ville, parfois assimilés aux groupes islamistes armés. Un petit contingent de
soldats tchadiens (dont le pays ne fait pas partie de l'Afrique de l'Ouest) est
aussi déployé à Kidal.
Selon des sources militaires maliennes, des
combats ont par ailleurs opposé samedi des soldats français et maliens à des
hommes du groupe islamiste Ansar Dine dans les environs de Kidal. Des
hélicoptères d'assaut et des avions de transport français acheminant des forces
spéciales ont quitté Gao pour renforcer les contingents de la France et du Tchad
stationnés à l'aéroport de Kidal.
SOUTIEN DES ÉTATS-UNIS
Le
vice-président américain, Joe Biden, qui sera reçu lundi à Paris par François
Hollande, a redit le soutien de son pays à l'opération militaire menée au Mali.
"Il n'y a pas d'hésitation de notre part. Nous partageons les objectifs de la
communauté internationale de priver les terroristes de tout sanctuaire et de
restaurer une gouvernance démocratique au Mali, dit-il dans une interview au
Figaro, lundi. En ce qui concerne l'opération militaire menée par la France, les
Etats-Unis ont fourni un appui significatif – incluant échanges de
renseignements, transport aérien et ravitaillement en vol – que le président
Hollande et d'autres ont chaleureusement accueilli."
"Il est
également important que nous collaborions pour aider les pays participants à
mettre sur pied rapidement la Mission de soutien africaine (Misma). Les
Etats-Unis contribuent aussi à cet effort de manière importante, grâce au
transport aérien et au soutien logistique apporté aux forces arrivant à Bamako",
ajoute Joe Biden.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 04.02.2013 à 06h54 • Mis
à jour le 04.02.2013 à 07h46
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