lundi 2 avril 2012

Sénégal : Macky Sall, la main sur le coeur

(Le Point 02/04/2012)
Le nouveau président sénégalais a prêté serment, lundi, à Dakar. Il a juré de défendre "l'intégrité territoriale" du pays.
Le nouveau président sénégalais, Macky Sall, qui a largement battu le sortant Abdoulaye Wade avec 65 % des voix le 25 mars, a prêté serment lundi à Dakar devant un parterre de personnalités nationales et de dirigeants étrangers. Macky Sall, 50 ans, a juré "d'observer et de faire observer les dispositions de la Constitution" de son pays, notamment de défendre "l'intégrité territoriale" lors de cette prestation qui s'est déroulée sous un chapiteau installé dans les jardins d'un grand hôtel d'un quartier résidentiel de Dakar. La passation de pouvoir entre Abdoulaye Wade et Macky Sall était ensuite prévue au palais présidentiel en centre-ville. Quelque 2 000 personnes avaient pris place sous le chapiteau, dont une dizaine de chefs d'État africains, parmi lesquels l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Congolais Denis Sassou-Nguesso, la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf et le Béninois Yayi Boni, président en exercice de l'Union africaine (UA).
La France, ancienne puissance coloniale, était représentée par son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. La prestation de serment a été précédée d'un discours du président du Conseil constitutionnel, cheikh Tidiane Diakhaté. Il s'est réjoui que le scrutin présidentiel (premier tour du 28 février et second tour du 25 mars) se soit déroulé dans la "plus grande transparence" en dépit des "prédictions les plus alarmistes". Il a estimé que malgré "les invectives" à leur égard, les cinq Sages du Conseil constitutionnel avaient "accompli leur devoir". La validation à la fin du mois de janvier par le Conseil de la candidature d'Abdoulaye Wade, 85 ans, dont douze au pouvoir, jugée "illégale" par ses opposants après deux mandats, avait été suivie de violences qui, pendant quatre semaines, ont fait de six à quinze morts et au moins 150 blessés.
Les deux tours de l'élection et la campagne du second tour se sont en revanche déroulés sans incidents majeurs. Macky Sall, ancien ministre et Premier ministre d'Abdoulaye Wade, l'a emporté au second tour avec 65 % des voix contre 34 % à son ancien mentor. Face à ce raz-de-marée, M. Wade avait reconnu sa victoire quelques heures après la fermeture des bureaux de vote le 25 mars, avant même la publication des résultats officiels. Cette élection a été saluée unanimement à l'étranger, comme un exemple de démocratie, rare sur le continent africain.

Le Point.fr - Publié le 02/04/2012 à 14:15 - Modifié le 02/04/2012 à 14:42

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