(Afrik.com 18/04/2012) Après plus de dix heures de débats houleux, le projet de loi
portant réforme du code électoral a finalement été adopté en assemblée plénière
par les élus de la nation. Une adoption qui n’a pas remporté l’adhésion des
députés de l’opposition qui ont tout simplement boycotté la séance.
Le
projet de loi portant réforme du code électoral a été adopté en séance plénière
vendredi par les élus du peuple camerounais au cours d’une session
extraordinaire de l’Assemblée nationale, après de longues heures de négociations
qui ont vu, tour à tour, les députés de l’UDC et du SDF quitter progressivement
l’hémicycle en guise de protestations. Ceux de l’UNDP, allié du parti au pouvoir
sont restés dans la salle tout en se refusant de voter le projet de loi. Pour
Basile Yagai, député UNDP, « leur allié, le RDPC a complètement ignoré les
amendements en commission ». Du coté du parti au pouvoir, on jubile tout en
estimant que ce projet de loi est une avancée pour le processus démocratique au
Cameroun.
Un parcours tumultueux
Introduit lors de la séance
plénière du mardi 3 avril, le projet avait été retiré dès le lendemain par le
ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Il est de
nouveau mis à l’agenda de l’Assemblée nationale lors de la session
extraordinaire. Le projet de loi qui comporte alors 300 articles est soumis pour
examen à la commission des lois constitutionnelles de l’Assemblée. A l’issue de
ce travail, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer certaines dispositions du
projet de loi. Notamment l’alinéa 4 de l’article 161 et l’alinéa 2 de l’article
178 qui stipulent que « Est également déchu de sa qualité de député ou suppléant
celui qui, en cours de mandat est exclu ou démissionne de son parti », cette
mention irait, selon certains députés à l’encontre de la constitution qui
stipule que « tout mandat impératif est nul ». Au cours de ces travaux en
commission, plus de 500 amendements avaient été déposés. En séance plénière,
seulement une centaine d’amendements sont débattus et au final, une vingtaine
d’amendements seront adoptés, modifiant ce projet de loi voté unilatéralement
par les députés du RDPC.
Des changements notoires
Selon les
nouvelles dispositions du code électoral, pour se porter candidat à l’élection
présidentielle, il va désormais falloir être représenté(e) à l’Assemblée
nationale ou être parrainé(e) par trois cents signatures à raison de trente par
régions, puis déposer une caution de trente millions de FCFA (comparés aux trois
millions de FCFA auparavant). Les députés quant à eux doivent déposer une
caution de trois millions de FCFA pour pouvoir se porter candidat. Les
conseillers municipaux voient eux-aussi leur caution augmenter de 25 000 à 50
000 FCFA. Ce projet de loi portant réforme du code électoral aura néanmoins eu
le mérite d’avoir suscité un débat au sein de l’hémicycle de Ngoa
Ekellé.
mercredi 18 avril 2012 / par Christophe Lele
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